AccueilSpectaclesComptes-rendus de spectacles - LyriqueMozart adolescent, Deshayes incandescente

Mozart adolescent, Deshayes incandescente

CONCERT – L’Opéra de Massy accueille Les Paladins, sous la direction de Jérôme Correas, qui y brossent le portrait musical du jeune Mozart, mêlant avec grâce le sacré et le profane. Accompagné de la mezzo-soprano Karine Deshayes, l’ensemble dévoile les facettes méconnues des compositions juvéniles du prodige Wolfgang Amadeus Mozart.

Mozart : ado insolent

Il est connu que Mozart était un enfant surdoué, parcourant l’Europe pour démontrer ses incroyables talents de multi-instrumentiste. On sait également qu’il composa très tôt. Jérôme Correas propose, en compagnie de son ensemble les Paladins, de découvrir certaines de ces compositions. Alors au service du prince-archevêque de Salzbourg Colloredo, Mozart se plie à l’exercice d’écrire des œuvres à destination du service religieux tout en ne pouvant laisser échapper une pointe de son espièglerie, voire de son insolence d’adolescent qui aurait grandit trop vite. Les sonates d’églises, bien que maîtrisées dans les conventions de l’époque, révèlent ce désir d’émancipation confronté à la rigueur de son protecteur.

Karine Deshayes, diva du divin Exultate, jubilate, paru le 7 octobre 2023 © Éric Larrayadieu
Karine Deshayes : diva divine

C’est néanmoins grâce à la voix que Mozart semble parvenir à s’exprimer avec davantage de liberté et d’audace expressive. Ainsi voit on Karine Deshayes rejoindre l’ensemble pour interpréter des extraits d’oratorios ou des motets du compositeur, alors âgé de 15 ou 16 ans. De sa voix parfaitement homogène sur toute sa tessiture, avec des aigus caressants et des graves tendres, elle offre un Lungi le cure ingrate, extrait de l’oratorio Davide penitente, subtil, fait d’ornements agiles et charmants de facilité. Le soin de son texte soutenu avec une grande souplesse de phrasés convainc, particulièrement avec le bel Agnus Dei extrait de la Messe du couronnement – que Mozart reprend pour « Dove Sono » de la Comtesse dans Les Noces de Figaro. C’est évidemment avec l’attendu et lumineux final Alleluia, alleluia du Exsulate, Jubilate qu’elle reçoit de chaleureux applaudissements.

Les Paladins : taquins au taquet !

Sous la direction active et presque dansée de Jérôme Correas, quoiqu’un peu raide dans sa gestuelle, les musiciens de l’ensemble Les Paladins font preuve d’un accompagnement souvent pétillant. Debout afin de garantir une énergie active et constante, les instrumentistes proposent des contrastes aussi efficients que dosés, parvenant également à créer des couleurs dramatiques, même lorsque l’écriture du jeune Mozart se fait un peu moins aboutie, par exemple dans sa Symphonie n°17. Si le dénuement de certaines pages des sonates d’églises n’aide pas toujours à la justesse des violons, elles ne manquent cependant pas d’une certaine délicatesse et surtout de cette touche d’espièglerie qui devait autant amuser l’adolescent qu’elle devait agacer son employeur.

Jérôme Correa, premier des Paladins © Éric Larrayadieu

En guise de remerciement aux applaudissements du public, l’ensemble des artistes offre en bis un extrait apaisant des Vêpres solennelles d’un confesseur, Laudate Dominum, scellant ainsi une soirée envoûtante au cœur des compositions adolescentes de Mozart.

- Espace publicitaire -
Sur le même thème

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

- Espace publicitaire -

Vidêos Classykêo

Articles sponsorisés

Nos coups de cœurs

- Espace publicitaire -

Derniers articles

Newsletter

Twitter

[custom-twitter-feeds]