SPONSORISÉ – Yannick Nézet-Séguin est sans conteste l’un des plus grands chefs mondiaux. Du Met de New York aux meilleurs Opéras européens, sa carrière lui fait tutoyer les cimes du classique. Pour autant, le Montréalais qu’il est a toujours gardé un ancrage très fort au Québec. Depuis ses débuts, le lien avec l’Orchestre Métropolitain de Montréal ne s’est jamais distendu. Une belle histoire qui connaît un nouvel épisode, avec l’enregistrement des Symphonies n°3 et 4 de Sibelius. Voici 3 questions à Yannick Nézet-Séguin.
Malgré l’intensité d’une carrière internationale, vous dirigez depuis vos débuts l’Orchestre Métropolitain de Montréal, votre ville de naissance. Comment expliquez-vous une fidélité, si rare dans le monde classique ?
L’Orchestre Métropolitain et moi avons réalisé un nombre incalculable d’enregistrements. C’est même avec eux que j’ai commencé ma carrière discographique, en 2003 avec Nino Rota. S’en sont suivis une intégrale Bruckner, des symphonies de Mahler, de Franck, du Kurt Weil, La Mer de Debussy, des œuvres québécoises et j’en passe. Évidemment je me suis développé comme artiste avec eux, et eux avec moi dans une relation symbiotique unique. Pour moi, on fait de la meilleure musique quand on se connaît, c’est pourquoi j’ai tendance à avoir des relations qui s’inscrivent dans la durée avec les orchestres. Je suis convaincu que ça donne un mariage artistique encore plus intéressant pour les gens qui nous écoutent.
La magnifique Maison Symphonique de Montréal dont nous profitons depuis plus d’une décennie, a offert des enregistrements encore plus intéressants et vivants. Tout cela s’est fait avec le concours d’ATMA Classique, qui a été avec nous dès le début.
Comment voyez-vous la scène musicale québécoise d’aujourd’hui ?
Le Québec a été de tout temps un terreau particulièrement fertile et riche en termes de talents créatifs et musicaux. C’est encore le cas maintenant avec toutes nos chanteurs, nos chefs, nos compositeurs. C’est plus que jamais un endroit du monde où on trouve une offre extrêmement diversifiée. Pour beaucoup d’aspects, je suis heureux que l’Orchestre Métropolitain mène la parade dans la relation qu’une telle formation peut avoir avec son milieu et les réalités qui l’entourent : les réalités du monde autochtone dans notre pays, l’équilibre entre les femmes et les hommes au pupitre, l’inclusion, etc.
Les valeurs profondément humaines de l’Orchestre Métropolitain sont enracinées dans la société québécoise et rejaillissent maintenant à l’international à travers nos tournées. Si on se fie ne serait-ce qu’à Montréal, c’est quand même quelque chose d’avoir deux orchestres de calibre international dans une même ville : c’est assez unique, et c’est ce qui rend notre milieu musical vraiment différent du reste de l’Amérique du Nord.
La musique de Sibelius est une ode aux grands espaces scandinaves. Le même type de paysage qu’on retrouve au Québec, en Gaspésie ou dans le Saguenay : la comparaison vous a-t-elle aidé à aborder ce répertoire ?
Je suis d’accord avec vous ! La Scandinavie et le Québec se ressemblent beaucoup je trouve. Personnellement, j’ai toujours senti une affinité naturelle avec la musique de Sibelius, et la faculté qu’a l’orchestre de pouvoir transmettre cet espace qui devient un ensemble expressif et émotif vient peut-être de là. C’est comme de donner vie à la nature, et le fait d’être entouré de ce même environnement nous ouvre des portes dans la possibilité d’interpréter la musique de Sibelius, c’est certain.
L’enregistrement des Symphonies n°3 et 4 de Sibelius, par Yannick Nézet-Séguin, paru en février 2023, est disponible sur le site internet du label ATMA Classique
