FESTIVAL – Au Festival international de musique de Dinard, la virtuosité du violon est associée à l’oenologie, lors d’un savant accord mets-vins, composé à quatre mains par Christian Stévanin et Thomas Briant.
Dans la grande idée platonicienne de l’élévation de l’âme, vin et musique sont amants. Et en honneur à Dionysos, il convient de les célébrer, autour d’un joyeux banquet. Alors, lors d’un concert-expérience affichant évidemment complet depuis plusieurs semaines, Yann Ollivier entreprend de réunir dinardais et dinardaises pour une dégustation en musique, sous la baguette de Thomas Briant, au violon, et Christian Stévanin, maître oenologue.
Un dialogue…
Bien sûr, entre vigne et musique, il y a une évidente poignée de main : l’ivresse. Mais à l’inverse de notre cher Dionysos, dieu de la démesure, c’est dans l’équilibre que nous approchons ce déjeuner, pensé comme une valse entre trois identités : le vin, la bonne chère et le violon.
Pour cet accord mets-vins-musique, nous avons droit, en guise de bienvenue, à un Champagne, associé à une volée de verrines de la mer, tout en goûtant Prokofiev. Et à mesure que les langues se délient, les tours de maître se multiplient : pâté en croûte, Médoc et Tárrega, bienvenue dans le grand Sud !
Les vins de la Cave d’Emeraude questionnent subtilement les mets de la Maison Ruellan, et en parfait exutoire, le violon de Thomas Briant achève cette douce harmonie, faisant voyager les convives vers un lointain et heureux pays.
…Savant !
Lui joue magnifiquement, et de manière admirablement stoïque face à cette assemblée de plus en plus enjouée, une suite virtuose d’Ernest Bloch, des partitas de Bach, plusieurs paraphrases de sa propre composition, agrémentées bien sûr d’anecdotes personnelles, pour le plus grand bonheur de son auditoire.
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En complément nécessaire, Christian Stévanin, atypique mais très éloquent professeur, étaye le choix de vins, commentant avec passion l’accord proposé. Et si par la suite il peine un peu à se faire entendre, c’est sans surprise : le vin aidant, les tables composées au hasard s’enflamment, et conversent gaiement, autour de ce brillant repas. Alors, Platon aurait-il raison ?
Demandez le programme !
- J.P. von Westhoff – Imitatione delle campane (extrait de la 3e sonate pour violon)
- J.S. Bach – Partita n° 3 pour violon seul, BWV 1006 (Gavotte en Rondeau, Bourrée et Gigue)
- Champagne « Bleu chic » – Pinot meunier et Chardonnay
- Verrines créatives Côté mer (2 pièces)
- S. Prokofiev – Sonate pour violon seul, Op. 115 (Andante dolce)
- Bourgogne Côtes d’Auxerre 2022 – Domaine Goisot à Saint-Bris-le-Vineux (Yonne), Vin biologique et biodynamique
- Brioche au crabe
- E. Bloch – Suite 1 pour violon seul
- Château Mille Roses 2019 – Haut-Médoc Sophie et David Faure, vignerons à Macau-en- Médoc (Gironde). Vin biologique
- Le p’tit pâté en croûte
- F. Tárrega – Recuerdos de la Alhambra (Arr. Ruggiero Ricci)
- Rivesaltes sur Grains « Grenat » 2022 – Domaine Boudau, Pierre & Véronique Boudau, vignerons à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) Vin biologique.
- Dessert chocolat
- T. Briant – Paraphrase sur un thème vénézuélien
