CABARET – Une soirée féérique au cœur d’un Paris rêvé où plumes, strass et paillettes se mêlent au French Cancan légendaire. Immortalisé par Toulouse-Lautrec puis par le réalisateur Baz Luhrmann, le Moulin Rouge est sans doute le cabaret le plus célèbre au monde. On y passe une très belle soirée en compagnie des Doriss Girls, des acrobates, des danseurs et chanteurs. 135 ans plus tard, le Moulin n’a pas perdu de sa superbe, malgré la perte de ses ailes lors de la nuit du 25 avril.
Bon chic
Dès qu’on franchit les portes du Moulin Rouge, on est transportés dans le Paris de la Belle Époque, avec les affiches d’antan. Créé la même année que la Tour Eiffel, en 1889, par deux hommes d’affaires qui possédaient déjà l’Olympia, Joseph Oller et Charles Zidler, le Moulin Rouge devient « Le Palais de la danse et de la femme ! » et un cabaret beaucoup plus grand et luxueux que ceux de l’époque.
Bon genre
Deux fois par soir, 365 jours par an, la revue « Féérie » conçue par Doris Haug et Ruggero Angeletti en 1999 qui a coûté la modique somme de 8 millions d’euros avec une troupe de 80 danseurs (60 femmes pour 20 hommes) nous transporte dans des univers magiques à travers 4 grands tableaux :
- Le Moulin Rouge aujourd’hui et hier : Paris est une fête et cet amuse-bouche nous met toute de suite dans une ambiance festive
- Les pirates en Indonésie : le numéro le plus exotique mais aussi le plus grandiose qui retrace la légende du pirate Sandokan au cœur brisé. La fameuse scène du sacrifice de sa bien aimée dans la fosse aux pythons transformé en aquarium géant de 40 tonnes d’eau (sans ses 5 pythons depuis l’interdiction d’utiliser des animaux sauvages dans le spectacle vivant, en vigueur depuis 2023) est assez percutante. La danseuse telle une sirène captive, nous envoûte par son ballet aquatique.
- Le Cirque avec sa troupe de clowns, de sœurs siamoises, d’acrobates et de tigresses
- Et enfin Le Moulin Rouge, des années 1900 à aujourd’hui en passant par la libération de Paris. Un final en apothéose où on retrouve la marque de fabrique de la maison : le French Cancan.
Cancan dira-t-on !
On vient sans aucun doute au Moulin Rouge pour découvrir cette danse légendaire, qui consiste à lever et baisser la jambe et au passage… à montrer sa culotte. Sur un air entraînant, une soixantaine de « Doriss Girls », nommées en hommage à Doris Haug, la maîtresse du ballet du Moulin Rouge de 1957 à 1997, lèvent la jambe avec grâce en faisant virevolter leurs jupons au couleur du drapeau français. En 2014, le French Cancan du Moulin Rouge a même été inscrit au Guinness Book des records : 44 danseuses de la troupe ont réussi à lever la jambe 29 fois en 30 secondes. Une prouesse technique qui en dit long sur leur technicité.
Accros à la pôle
Entre chaque tableau, on assiste à des « attractions », c’est-à-dire des interludes permettant de découvrir de nouveaux talents qui repoussent les limites du possible. Ce soir-là, nous avons eu la chance d’assister à deux performances acrobatiques impressionnantes. L’équilibriste Willy Weldens nous a captivé avec son numéro où il pose sa tête sur un goulot de carafe, elle-même perchée au sommet d’une pyramide de verres. Deux frères jumeaux ont ensuite réalisé un numéro assez complexe demandant une synchronisation parfaite : grimper un escalier avec son frère… sur la tête.
À lire également : L’Opéra de Quat’ sous à Aix : Mauvais genre !
En fait, plus qu’assister à un spectacle, il s’agit de vivre au Moulin Rouge une parenthèse enchantée au milieu des acrobates, danseurs, chanteurs et des sublimes « Doriss girls » en savourant une coupe de champagne, qui y coule à flot. Chaque année, 240 000 bouteilles y sont écoulées, faisant du cabaret le premier consommateur privé de champagne au monde. Bref, c’est à peu près comme monter à la Tour Eiffel : un truc à faire une fois dans sa vie.
