OPÉRETTE – L’Amour Vainqueur, une opérette féérique d’Olivier Py débarque au théâtre du Châtelet pour une heure de poésie pure. Inspirée d’un conte des frères Grimm, cette pièce ravive le cœur des enfants et des plus grands tout en invitant à la réflexion sur des sujets profonds tels que les ravages de la guerre, la question du genre, la crise écologique, l’amour, le désir ou encore la mort.
Fort de son succès au Festival d’Avignon en 2019, Olivier Py remet en scène L’amour vainqueur sur la scène du Théâtre du Châtelet, dont il est le directeur depuis 2023. Inspiré du conte « Demoiselle Maleen » des frères Grimm, il y livre une adaptation pleine de poésie et de modernité, pour petits et grands.
L’histoire nous plonge dans le destin d’une princesse, enfermée dans une tour pendant sept longues années pour avoir défié l’autorité parentale en choisissant l’amour d’un prince du royaume ennemi plutôt qu’un mariage arrangé avec le vieux roi d’Angleterre. Libérée, elle découvre un monde dévasté par les ravages de la guerre, et se lance dans une quête périlleuse pour retrouver son prince bien-aimé allant même jusqu’à se travestir en soldat pour éviter de se faire violer. Sur son chemin, elle retrouvera son ami jardinier, tendre et rêveur, elle croisera une fille de vaisselle très laide qui se rêve pirate mais surtout elle ferra la rencontre d’un général diabolique aux intentions malveillantes et manipulatrices envers son cher prince.
Un amour de scéno
La scénographie de Pierre-André Weitz nous transporte dans un univers de conte féérique, mais aussi cruel. D’un côté, des photos récentes de villes détruites nous rappellent les ravages de la guerre et de la crise écologique. De l’autre, des décors de cartons-pâtes colorés tels qu’un castelet, des loupiottes et des toiles peintes rappellent les spectacles de fin d’année fabriqués avec amour par des enfants. Un contraste saisissant est souligné par des jeux de lumières criardes dans des tons rouges et verts qui créent une ambiance tantôt inquiétante, tantôt champêtre et joyeuse. Quant aux visages des acteurs peints en blanc, ils ajoutent un aspect onirique à la pièce.
Loin de se limiter à l’écriture d’une pièce de théâtre en alexandrins non rimés, Olivier Py signe également un livret musical enchanteur composé de chansons entraînantes interprétées par les acteurs eux-mêmes. Un piano, un violoncelle et un accordéon accompagnent avec justesse les voix des acteurs, se révélant être un quatuor polyvalent bourré de talents.
Cupidon joue des cordes
Un quatuor d’acteurs talentueux donne vie à ses personnages de conte pour enfants. Non seulement ils excellent dans la pantomime, mais ils démontrent également des talents vocaux et musicaux remarquables. Ah, la polyvalence…
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Mention spéciale à Pierre Lebon, qui était particulièrement remarquable ce soir. Il campe avec brio le rôle du prince bien-aimé tout en offrant une performance hilarante dans le rôle de la fille de Vaisselle, qui rêve de devenir pirate afin de parcourir le monde. La soprano Clémentine Bourgoin, dotée d’un timbre doux et lumineux est touchante dans le rôle de la princesse rebelle. Elle excelle également dans sa pratique du violoncelle, ajoutant une touche romantique à son personnage. Le ténor Flannan Obé avec sa voix solaire incarne un gentil jardinier amoureux de la nature et écologiste avant l’heure, pianiste et accordéoniste à ses heures perdues. Enfin le baryton Antoni Sykopoulos au timbre grave et menaçant, campe un général manipulateur et diabolique avec une puissance remarquable. Il est également à l’origine des arrangements musicaux du spectacle ! Polyvalence, toujours.
Un joli spectacle plein de poésie et de magie qui plaira à toute la famille mais surtout qui invitera les enfants à réfléchir sur des sujets importants tels que la paix, la protection de l’environnement, la question du genre, la reconstruction et surtout, surtout : l’amour.
