AccueilA la UneLa 9e fait un Mahler dans la maison de Mickey

La 9e fait un Mahler dans la maison de Mickey

CONCERT – La Philharmonie de Los Angeles poursuit sa série Mahler avec la 9e symphonie, dirigée par le chef émérite Michael Tilson Thomas. On assiste alors à une matinée intense, presque comme un conte où Mahler devient magicien, et le chef apprenti, laissant le ballet de l’orchestre laisser opérer une certaine magie musicale.

La Californie vient de vivre un épisode de tempête sans précédent, et il a plu sans discontinuer pendant plus de dix jours. Un évènement qui aurait fait dire que ça arriverait « quand les poules auront des dents », ou plutôt, pour les Américains, « quand Mickey jouera de la musique ». Well, it’s happened.. nous répond-t-on. Alors que Fantasia a déjà plus de cent-vingt ans, c’est au cœur de la Philharmonie de Los Angeles, au Walt Disney Concert Hall, que se fait aujourd’hui la musique sur la côte ouest des Etats-Unis. 

Michael Tilson Thomas, le chef aux douze Grammy…
And the winner is…

Pour notre concert, ce n’est pas Mickey à la baguette, mais Michael Tilson Thomas, qui n’en est pas moins une star du 7e art aussi, avec plus de douze Grammy awards à son actif. Le chef, ancien directeur de l’orchestre philharmonique de Los Angeles, et grande star de la scène musicale américaine classique, dirige cette fois la 9e symphonie de Mahler. Pour l’occasion, il laisse tomber les paillettes kitsch et le glamour botoxé de Hollywood boulevard pour laisser toute la poésie de Mahler entrer dans le beau concert hall dessiné par Frank Gehry, architecte tout autant californien que Mahler est européen. En plein après Golden Globes, si la 9e était un film, elle aurait été nominée dans la catégorie drame intimiste, et meilleure image – avec une nomination de Michael Tilson Thomas dans la catégorie meilleure direction. Mahler dessine en effet une symphonie endeuillée par la mort de sa fille de quatre ans, alors qu’il essaie de trouver la paix dans les montagnes du Tyrol. 

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…Gustav Mahler !

Michael Tilson Thomas se plonge entièrement dans cette musique tourmentée, en mettant en valeur les premier et quatrième mouvements, alors les mouvements centraux, de caractère, sont parcourus à grande vitesse – à LA, la freeway n’est jamais loin. L’intensité voulue par le chef déstabilise dans les débuts de la symphonie, et l’on retrouve des hautboïstes (entre autres) perdus au détour d’une mesure, comme les stations d’essence au milieu de la route 66, qui finit aussi à Los Angeles. Si Mahler est un homme du « vieux monde », sa musique trouve pourtant une résonance inattendue dans les harmonies du Los Angeles Philharmonic. Alors qu’on s’est détournés des fausses Marilyn en prenant de la hauteur depuis Griffith Observatory, Michael Tilson Thomas choisit de privilégier ce qui importe pour lui : la subtilité des bois, l’ampleur des cordes, et l’émotion de l’écriture de Mahler, qui fait de la dentelle et pas du stop-motion

L’orchestre, un peu réticent dans les débuts, se prend à jeu si particulier, et se laisse séduire, comme le public, par cette magie si particulière, qui n’a besoin d’aucune « remasterisation » pour faire se lever une salle entière un dimanche après-midi pluvieux à Downtown LA.

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