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Midi Jazzy around the Clock in Avignon

COMPTE-RENDU – Si, dans le Sud-Ouest de la France, Jazz in Marciac fait vibrer l’été musical, le Jazz a aussi droit de Cité (des Papes !) dans le quart Sud-Est, et même à l’Opéra d’Avignon (sis Place de l’Horloge) qui ouvre aussi sa saison au son des notes bleues et de la vie en rose :

Jazz Cocorico

Ce concert de Midi est interprété par le bien-nommé trio Holiday, un nom incontournablement hommage à la légendaire chanteuse Billie Holiday, d’autant qu’elle a fortement contribué elle aussi à jazzifier le répertoire de chansons françaises.

Sur cette terre, ma seule joie, mon seul bonheur

Le programme de ce Midi Musical remonte en effet au bon vieux temps où les chansons françaises ont conquis le monde et le Real Book (ce fameux livre, la “bible” des jazzeux, qui compile les standards de jazz, c’est-à-dire ces mélodies fameuses avec leurs accords). Les origines sont ici comme fusionnées et retournées, les musiciens reprenant les versions jazzy de ces chansons françaises, mais en revenant aux textes en français.
Les feuilles mortes tombent ainsi sur La vie en rose et mènent à se demander Que reste-t-il de nos amours ? puis à continuer l’aventure Les yeux ouverts, hommage à Enzo Enzo (mais cette fois, encore dans l’autre sens, car c’est la chanteuse française qui a repris un standard de jazz américain : Dream a Little Dream of Me).

Les Yeux ouverts (les oreilles aussi)
“Faire vibrer mémé”

La chanteuse de ce concert est amplifiée pour compenser sa douceur, et bien s’équilibrer avec les deux instruments acoustiques. Camille Reusser replonge ainsi l’auditoire et sa voix dans une sonorité des années 1920, d’une douceur agréablement rythmée, se bal(l)adant sur la mélancolie, le tout rehaussé d’une diction permettant d’apprécier le texte de chaque chanson. Le pianiste Véran Pascual (qui offrira même un solo de saxophone maîtrisé) et le contrebassiste Benoît Rapetti accompagnent et suivent la chanteuse dans son swing avec un rythme décontracté. Les phrasés balancés du clavier se déploient sur les pizzicati (pincés) rythmés de “mémé” (l’un des surnoms de la contrebasse). L’ambiance chaleureuse transforme la petite salle des préludes en cave de jazz en plein jour. La chanteuse plaisante avec le public, lui souhaitant bon appétit (les sandwiches étant autorisés pour ces concerts de midi). La chaleureuse ambiance investit même à ce point l’atmosphère que la température monte, au point que nous décidons de prendre un peu l’air dans le couloir ouvert sur la salle (comme une pause entre deux sets de jazz, en profitant toujours des échos de la musique, agréable).

À Lire : Pierre et le Loup… et le Jazz !

L’envie de retourner en salle est bien sûr irrépressible, et même d’y taper du pied, en sirotant un cocktail (mais il est bien trop tôt). Alors le trio sert, pour conclure, un Pink Martini : le nom du groupe interprétant “Je ne veux pas travailler”. Parfaitement d’actualité en cette période de rentrée…

Image de Une : la Place de l’Horloge d’Avignon en 1916 – édition Prévot

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