AccueilSpectaclesSpectacles - Comédie MusicaleBlack legends : l'Histoire derrière les tubes

Black legends : l’Histoire derrière les tubes

COMÉDIE MUSICALE – Suite à son succès l’année dernière et à ses deux prix « Trophée 2023 de la revue ou du spectacle musical » et « Trophée 2023 du collectif de spectacle musical », Black Legends revient pour une deuxième saison au Théâtre du 13ème art. Un clip géant qui retrace l’histoire de la communauté afro-américaine à travers une trentaine de tubes planétaires repris par une troupe de chanteurs qui assure ! Une standing ovation bien méritée pour ce spectacle qui donne la pêche. 

Flash-black

Black Legends retrace un siècle et demi de musique noire américaine à travers 37 moments clés résonnant avec l’Histoire : de l’abolition de l’esclavage à l’élection de Barack Obama en 2008 en passant par Martin Luther King et la lutte des droits civiques. La première scène nous plonge dans le vif du sujet : nous sommes en 1685, un esclave tombe au sol puis se relève à la lecture du Code Noir, un texte abject qui donnait tous les droits aux propriétaires terriens blancs. Quelques instants plus tard, la lumière se rallume et il se retrouve sur la scène du Cotton Club, la célèbre salle de concert ouverte au cœur de Harlem, en 1920. Il chante Hi-De-Ho de Cab Calloway. Le rythme est donné.

Tout va ensuite s’enchaîner un peu trop rapidement, sans fil conducteur et sans aucune intrigue, comme si on avait une succession de tubes les uns après les autres. On s’arrête chronologiquement sur des moments clés de la musique noire : un tube, une date, un chanteur. Cela aurait mérité quelques explications et quelques pauses à certains moments pour les novices que nous sommes, car nous avons le sentiment parfois de passer à côté de certains tubes par manque de développement du contexte. Mais au global, le message est clair : le spectacle est un hymne à la musique noire, à la tolérance, à la différence et dénonce le racisme.  

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Valery Rodriguez retrace l’histoire de la communauté afro-américaine par un clip géant reprenant les tubes les plus connus : de Cab Calloway à Beyonce, en passant par Ray Charles, Otis Redding, Tina Turner, Aretha Franklin et Whitney Houston. Sur un échafaudage métallique à deux étages comprenant l’orchestre live et rappelant les escaliers extérieurs de New York, la scénographie est visuelle et colorée avec une multitude de costumes emblématiques : les costumes d’écolier pendant la ségrégation, les robes à paillettes d’Aretha Franklin ou les pat d’eph des Jackson Five. Le spectacle nous catapulte dans différentes époques avec différents styles de musique : le blues, le soul, le jazz, le funk, le disco, le hip-hop et le RnB. Mais avec un rythme souvent trop rapide sans avoir eu le temps de déguster la scène d’avant.

© Nicolas Friess

Certaines chansons sont remises dans leur contexte historique, comme Strange Fruit (1939), de Billie Holiday, qui dénonce le double lynchages de deux afro-américains dans l’Indiana en 1930, pendus à un arbre entourés des membres du Ku Klux Klan. Ou encore A Change Is Gonna Come (1964), de Sam Cooke, un véritable appel à l’émancipation des Noirs américains. Sam Cooke qui sera assassiné quelques mois plus tard, dans des conditions étranges. On pourrait également citer Say It Loud – I’m Black and I’m Proud 1968), de James Brown, une ode anti-raciste et une célébration de la culture noire écrite dans un contexte politique compliqué, quandle mouvement pacifiste initié par Martin Luther King recule face à développement d’un « Black Power » plus agressif. Ou encore No More Drama, de Mary J. Blige, qui met en lumière les violences conjugales grâce à une chorégraphie sous forme de coups et de mouvements aériens d’un couple de danseurs qui s’approche et se repousse avec une rage saisissante. C’est le moment le plus intense du spectacle, qui prend littéralement aux tripes et qui mérite à lui seul le déplacement. On avait peur d’une imitation grossière des chanteurs cultes, mais vocalement les chanteurs s’en sortent plutôt bien alors que nous savons que certaines reprises, comme celle de I will always love you, de Whitney Houston, peuvent être très périlleuses. 

I will always love you : on l’entend d’ici… © Edmond Sadaka
Get up, stand up !

Le public ne semble gêné ni par les imperfections ni par le manque de fil conducteur. Il n’hésite pas à se lever, à chanter et à danser dans les rangs, même au milieu du show. Le trophée du collectif du spectacle musical semble alors bien mérité : ce spectacle est une ode à la tolérance et à la différence. Nous ressortons du spectacle en n’ayant qu’une envie : écouter la playlist des tubes du spectacle sur Spotify, en prêtant cette fois-ci un intérêt pour les paroles des chansons. C’est bien de se déhancher sur ces tubes planétaires, c’est encore mieux de savoir ce qu’ils disent du monde.

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