NOMINATION – Le chef d’orchestre américain Joshua Weilerstein succède Alexandre Bloch qui succédait à Jean-Claude Casadesus, en tant que nouveau directeur musical de l’onl (Orchestre National de Lille).
C’est ce qu’on appelle un « enfant de la balle ». Déjà oui, parce qu’il est Yankee, et même de New York. Alors attention toutefois, pas la ville mais l’État de New York (c’est pour ça que pour chanter la Grande Pomme on doit détailler : « New York, Neeew Yooork »). Bref, il vient de l’État de New York et plus précisément de la ville de Rochester qui, comme toute ville américaine qui se respecte, a son équipe de Baseball (les Rochester Red Wings), son équipe de Hockey (Rochester Americans) et même son équipe de football (eux disent « soccer », et la team se nomme « Flower City Union »). Bien sûr, ils ont aussi une équipe de basket, mais c’est mieux de ne pas trop creuser le sujet avec eux… ils n’ont toujours pas digéré que les Rochester Royals soient partis en 1957 pour devenir les fameux Sacramento Kings… Du coup à Rochester maintenant il y a les Rochester Kingz.
Welcome
Hé bien pourtant, si Joshua Weilerstein est un « enfant de la balle » comme on dit, la sienne n’est ni orange, ni blanche à couture, ni aplatie… pour lui c’est la métaphore qu’il faut filer : l’enfant de la balle c’est le gamin qui a grandi dans le métier qui sera le sien. En l’occurrence, la musique. Il faut dire qu’à Rochester ce n’est pas que le sport qui règne, mais aussi la musique : avec le Rochester International Jazz Festival et la fameuse Eastman School of Music.
Surtout, dans la famille Weilerstein, si vous demandez au père de Joshua, il se trouve qu’il est le célèbre violoniste Donald Weilerstein (premier violon fondateur du Cleveland Quartet) et la mère est la pianiste Vivian Hornik Weilerstein, et la sœur est la violoncelliste Alisa Weilerstein… Quand on a grandi ainsi avec de quoi faire un quatuor à la maison (Joshua s’est mis au violon et a joué avec le Boston Philharmonic Youth Orchestra), ça stimule une vocation c’est sûr. En particulier de chef… et boum dès 2009, à seulement 22 ans, Joshua Weilerstein devient le plus jeune lauréat de la Malko Competition for Young Conductors (Concours pour jeunes chefs) à Copenhague, avec le premier prix et le prix du public, s’il vous plaît. Il continue son parcours aux deux bouts du prestige symphonique américain : avec le Philharmonique de Los Angeles et de New York.
Joshua Weilerstein continue ensuite de franchir allègrement l’Atlantique (nous vous avons parlé de son travail avec l’Orchestre de chambre de Lausanne), et le voici donc à Lille (où le courant était visiblement bien passé), pour succéder à Alexandre Bloch, en poste depuis 2016. D’ailleurs, ce dernier, lui aussi incarnait (déjà) la jeunesse et l’enfant de la balle : « J’ai un frère clarinettiste, une sœur chanteuse, une autre corniste. Ma mère est harpiste et mon père corniste. Même mes grands-parents étaient musiciens. Honnêtement, je n’avais pas le choix. Je baignais dans la musique, la liturgie, le chant » confiait-il ainsi à nos confrères de La Voix du Nord.
À Lire également : Les adieux d'Alexandre Bloch à l'onl avec La Bohème
Quant à Alexandre Bloch, il succédait à l’époque à nul autre que Jean-Claude Casadesus pour qui la jeunesse, et même l’enfant, c’était… cet Orchestre National de Lille qu’il avait fondé, en 1976. Aurait-il prédit que son bébé installé dans la salle du Nouveau Siècle suivrait un artiste du Nouveau Monde… Pas impossible.
Reste à voir si les Lillois retrouveront aussi Joshua Weilerstein au Stade Pierre Mauroy. Encore une histoire de familles !
