CONCERT – Dans le cadre du Week-end 1001 Nuits, le duo de pianistes Jàtékok (jeu en hongrois) formé par Adelaïde Panaget et Naïri Badal interprète un programme 100% féminin, en collaboration avec la Cité des Compositrices.
Le duo Jàtétok est un duo de piano formé en 2011, qui explore toutes les formes de musique du pur classique au hip-hop, et même au métal ! Il développe en sus des projets originaux via notamment une collaboration avec le comédien et humoriste Alex Vizorek. Les titres de leurs albums pour les firmes Mirare ou Universal parlent d’eux-mêmes : The Boys, Carnaval, Sorcellerie ou Jàtékok plays Rammstein, tous bien salués par la critique. Dans le cadre du « Week-end Mille et une nuits » programmé par la Philharmonie, le duo s’est intéressé, en lien avec La Cité des Compositrices, aux productions de ces dernières comportant des pages inspirées par l’Orient et ses sortilèges.
Le programme : Mille et une vies
La musique d’Armande de Polignac (1876-1962) est d’une solidité à toute épreuve. Sa suite symphonique en trois mouvements, Les Mille et Une nuits, interprétée ici dans sa version pour piano à quatre mains démontre une inspiration certaine, bien qu’un brin convenue, et assez difficile au niveau de l’interprétation.
Les Six Pièces romantiques de Cécile Chaminade (1857-1944) se rattachent à un univers beaucoup plus vif et coloré, teinté effectivement d’un orientalisme de salon (Danse hindoue) ou en référence à la musique classique française du XVIIIème siècle (La Chaise à porteurs). La musique de Cécile Chaminade ne cesse de charmer et de porter à sourire de contentement. De son côté, Mel Bonis (1858-1937) propose une musique presque impressionniste et onirique dans le Songe de Cléopâtre.
Avec Augusta Holmès (1847-1903), le sérieux et le tangible reprennent leurs droits. Pologne, poème symphonique dédié à l’insurrection polonaise de 1831, se veut un morceau épique, voire martial, qui exhale l’héroïsme et le courage. En bis, le duo Jàtékok a offert la surprenante Suite arménienne de Pauline Viardot, puis une délicieuse valse de Marie Jaëll (1846-1925).
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Amies d’enfance
Les deux artistes, amies depuis l’enfance et camarades au Conservatoire de Paris, déploient dans leur jeu une énergie et une complémentarité effective de chaque instant. Cette conjugaison porte ses fruits tant dans la virtuosité dont elles font preuve que dans une expressivité qui s’adapte à chaque morceau, et surtout à chacun des univers des compositrices en lice. Un très beau moment de musique qui sort des sentiers battus. Le public était au rendez-vous de cette proposition nouvelle. Vivent les p’tits curieux !

