EXPOSITION – Succès de l’automne, l’exposition « Marc Chagall, le triomphe de la musique » à La Philharmonie de Paris est encore à l’affiche pour un mois. Les enfants ont aussi leur expo Chagall à eux… ouverte pendant les après-midis des vacances !
On lui doit le plafond de l’Opéra de Paris. Ses animaux jouent de la flute, ses anges du violoncelle et ses danseuses virevoltent dans une symphonie de jaune, de rouge, de bleu, des couleurs gaies et électriques. C’est sur une reconstitution de ce merveilleux plafond que s’ouvre l’exposition « Marc Chagall ou le triomphe de la musique » à la Philharmonie de Paris. Sur un grand écran vidéo, cette œuvre de 1964 filmée à l’aide d’un drone, livre enfin ses petits détails : « Pelléas et Mélisande » enlacés devant une Arc-de-triomphe toute rouge, le « Lac des cygnes » dansé sous la Tour Eiffel, une licorne charmant « Carmen » avec son violon !
Ce n’est pas à cause de cette commande passée par le ministre de la culture André Malraux que Chagall se met à aimer la musique : « Marc Chagall était un mélomane, explique le pianiste Mikhaïl Rudy qui fut l’ami du peintre. Il a été baigné enfant par la musique Klezmer et par Tchaïkovski. Marc Chagall écoutait des disques puis, une fois gonflé à bloc, se mettait à peindre.»
Un jeu d’enfant
L’exposition remonte le temps et la vie du peintre mélomane (1887-1985) : un rideau de scène de « L’Oiseau de feu » de Stravinsky pour le Metropolitan Opera de New-York en 1945, des costumes pour « Aleko », un ballet créé au Mexique en 1942, le décors d’inspiration cubiste du « Théâtre d’art juif » de Moscou en 1919, lieu de la culture yiddish d’avant-garde rescapé miraculeusement des destructions staliniennes.
A chaque œuvre sa musique correspondante. On n’entend d’ailleurs les versions préférées du peintre. A chaque œuvre, la virtuosité du dessin subjugue derrière une peinture qui semble un jeu d’enfant. « Chagall plaçait Mozart au dessus de tout, explique encore Mikhaïl Rudy, car il était fasciné par l’apparente simplicité de sa musique. Mozart « cachait sa technique » selon le peintre, qui a cherché à faire de même dans ses tableaux ». Naturellement, les enfants aussi sont les bienvenus à La Philharmonie de Paris qui leur a conçu une expo bien à eux : dans « La petite boite à Chagall » les petits peuvent mettre des copies des costumes de la Reine de la Nuit, dessiner sur les murs, interagir avec les œuvres et jouer de la musique bien sûr.
Jusqu’au 31 janvier. 5 à 10 €. http://philharmoniedeparis.fr
Horaires exceptionnels jusqu’au dimanche 3 janvier 2016 :
– du mardi au jeudi : 10h – 18h
– samedi et dimanche : 10h – 20h
L’espace « La Petite Boîte à Chagall » est ouvert tous les jours (sauf lundi et jours fériés) de 12h à 18h.
Article paru dans Sud Ouest du dimanche 27 décembre 2015.