OPERA – Après sa création cet été à Aix-en-Provence, « Pinocchio », opéra du compositeur belge Philippe Boesmans et du dramaturge Joël Pommerat revient au Grand-Théâtre de Bordeaux, du 14 au 18 mai.
Il en est ainsi des chefs-d’œuvre : ils continuent à vivre des siècles après leur création. « Pinocchio », le conte écrit par Carlo Collodi en 1881 est devenu en 2008 une pièce de théâtre adaptée par le dramaturge Joël Pommerat. De ce succès, il a voulu faire… un opéra. Créé cet été à Aix-en-Provence, ce nouveau « Pinocchio » est donné mi-mai à l’Opéra de Bordeaux.

Pendant trois ans, Pommerat a travaillé avec le compositeur Philippe Boesmans, compositeur belge né en 1936, pour créer un opéra plein d’humour. Côté musique d’abord : celle de Boesmans n’est pas fermée sur elle-même comme la musique classique dite « contemporaine » peut l’être. Elle accueille généreusement les autres musiques : dans « Pinocchio », des improvisations tziganes et jazz s’ajoutent à une séduisante partition symphonique. Une vieille mélodie de Francis Poulenc est allègrement parodiée. Le baryton Stéphane Degout raconte cette histoire captivante pour petits et grands et la soprano Chloé Briot incarne Pinocchio, un sale gosse menteur et très attachant.
Dans le texte ensuite, l’opéra se moque… de l’opéra : Pinocchio, qui ne veut pas qu’on le traite de pauvre, s’invente une vie de riche : « je suis né dans un manoir, ment-il. J’ai vécu dans la soie et la musique classique » ! On rit mais on pleure aussi car le chemin parcouru par Pinocchio pour devenir un vrai petit garçon est cruel. La mise en scène de Joël Pommerat et les lumières d’Eric Soyer emportent le spectateur dans un univers à la Tim Burton, un monde onirique où l’absurde et le merveilleux éclairent des émotions intenses.
Du Lundi 14 au vendredi 18 mai, 20H, Grand-Théâtre de Bordeaux. 8 à 80 euros. 05 56 00 85 95. 2h. Tout public.