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Une heure en lévitation, à vol d’oiseaux

SPECTACLE – Les Chanteurs d’oiseaux sont partout aujourd’hui. De festival en festival, leur migration les conduit à inventer des formes de spectacle nouvelles, pour faire exister leur art si particulier. Dernier en date : la collaboration avec le flûtiste Pierre Hamon, entendue dans le cadre des Festes Baroques en terre des Graves et du Sauternais.

On ne reviendra pas sur l’histoire de ce duo : nos deux drôles d’oiseaux se sont déjà racontés dans nos pages, il y a quelques mois, à l’occasion d’une playlist mémorable. On dira maintenant que, forts du succès qui a forcé ces deux mômes de la baie de Somme à sortir de leur coquille, les Chanteurs d’oiseaux font leur nid, petit à petit. 

Les feux de la hampe

“Il y a un an, quand je les ai vus, ils jouaient devant 40 personnes. Maintenant, regardez autour de vous !” Fier comme un paon, Xavier Julien-Laferrière montre du doigt la salle de récolte du château Carbonnieux, pleine comme un œuf. Pour ses Festes Baroques en terres de Graves et du Sauternais, le violoniste et enseignant en pédagogie a fait fort, en invitant les chanteurs d’oiseaux, nouveau phénomène de la scène française. France Inter, Arte, France Télévision, Classykêo : tous les grands médias se les arrachent ! 

Xavier Julien-Laferrière tend le programme de la soirée. Première surprise : il est plein de noms d’oiseaux ! On est prêts à la prise de bec, à lui voler dans les plumes, mais à y regarder de plus près on s’aperçoit que ces noms d’oiseaux sont accompagnés de noms d’instruments, tous issus de notre Moyen-Âge européen ou de l’Amérique précolombienne. Et tous de la famille des vents : quoi de mieux pour accompagner des oiseaux ? Jean Boucault et Johnny Rasse on conçu un spectacle où la musique dialogue avec leur chants. Une sorte de récital ornitho-musicologique en somme, avec son histoire propre, et sa poésie, touchante.

À lire également : La playlist des Chanteurs d’oiseaux
Sous le charme…

Pierre Hamon entre. Il est le grand sage français de la flûte à bec, collectionneur et protecteur de tous les drôles d’objets installés sur la scène. Un à un, pour accompagner les chanteurs d’oiseaux, il les mettra en action, avec la virtuosité savante du son maîtrisé, fruit de longues années passées sur les routes du monde, à voler de concert en concert avec, notamment, l’Hespérion de Jordi Savall. Dans ce spectacle qui raconte la domestication de l’animal, le passage du sifflé au soufflant et, quelque part, la naissance de la musique, il incarne le charmeur d’oiseaux.

Johnny Rasse et Jean Boucault, dans leur élément… © Jean-François Robert

Pendant un peu plus d’une heure, les gazouillis des Chanteurs d’oiseaux dialoguent avec la musique de Pierre Hamon. Absolument bluffante, leur maîtrise de la langue des bêtes à plume n’est pas un numéro de foire. C’est une performance, certes, de voir des sons si étonnants sortir de leur bouche, d’entre leurs dents et leurs doigts, mais ce n’est pas le propos. Pour devenir art, la technique, si virtuose soit-elle, doit être traversée de poésie. Jean Boucault et Johnny Rasse, deux gamins qui aimaient se promener en baie de Somme pour imiter les sons qu’ils entendaient, sont devenus de vrais artistes, en grandissant. Ils sont sortis de leur coquille, ne sont pas tombé dans le piège du music-hall et ont fait de leur incroyable talent un plaidoyer fort pour la cause animale. On ressort de là en planant, évidemment…

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