COMPTE-RENDU – L’Orchestre National Avignon-Provence a lancé sa saison 2023-2024 à La FabricA dans un concert nommé “Tourbillons”, empli de virtuosité et d’émotions, dirigé par la cheffe Débora Waldman, avec le pianiste Guillaume Bellom :
Coup du hasard
Le tourbillon emporte les auditeurs avant même le concert, dans la cour, avec une animation musicale du quartet Strap’band. Ils tournent et tournent musicalement comme un tourbillon au son du Dixie New Orleans (jazz des débuts) donnant déjà le ton joyeux de la soirée à venir. Un tirage au sort est même organisé pour désigner cinq gagnants (huit finalement) qui pourront écouter la deuxième partie du concert aux côtés de l’Orchestre…
Coup triple
Le programme en salle poursuit sur cette lancée balayant tout sur son passage, avec l’Ouverture de l’opéra-comique Les Deux Jaloux composé par Sophie Gail (qui faisait déjà souffler un vent d’égalité bienvenue à Noël dernier en Avignon avec sa Sérénade). Le Concerto n°2 de Saint-Saëns ne manque pas non plus de souffle, tant, même composé pour piano, il convoque l’écriture de l’orgue. C’est enfin un vent transalpin qui souffle dans la Symphonie n°4 dite “Italienne” de Felix Mendelssohn-Bartholdy.
Coups de foudres
Sous la baguette animée de Débora Waldman, l’Orchestre National Avignon-Provence se lance rapidement dans une spirale mélodieuse, comme un début de tempête musicale qui jette droit dans les caractères légers et joyeux de la première partition. Le jeu reste intense et très nuancé, malgré quelques petites imprécisions. Débora Waldman peut alors libérer ce vortex musical, en bourrasques mélodieuses de l’orchestre et vers le maelström de virtuosité exprimé par le jeune pianiste Guillaume Bellom. Son jeu décoiffant allie des intentions claires et fortes sans jamais perdre en nuances et ce sont des vagues d’applaudissements qui le saluent, encore et encore.
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Coup de bol
Et le tirage au sort, nous demanderez-vous ? Hé bien figurez-vous que l’auteur de ces lignes en fut l’un des gagnants (le pur fruit du hasard !). Nous voici donc dans l’œil de ce cyclone musical : à côté des trompettes, pour la Symphonie. Même ainsi placé, force est de rester soufflé par la présence vibrante des masses sonores, et par l’intensité expressive de Débora Waldman dont nous pouvons, ainsi placé, voir directement le visage, conducteur.
Le public envoie à son tour plusieurs minutes de rafales d’applaudissements aux artistes… et aux invités chanceux.