AccueilActusActus - DanseAge of Content par le collectif (La) Horde : une proposition frustrante

Age of Content par le collectif (La) Horde : une proposition frustrante

DANSE – Age of content promet de mener une réflexion sur notre façon d’habiter une réalité qui se caractérise par sa saturation de contenus virtuels divers, et par la cohabitation de plusieurs mondes, en ligne et hors ligne, dans lesquels les interactions et les interconnexions se développent de façon radicalement différente mais étrangement mêlée. Un parti-pris résolument contemporain, qui appelle une analyse plus intemporelle : voir Age of content, c’est un peu comme vivre une relation ratée.

J’ai un date !

Au départ, tout est empli de promesses : un jeune « collectif » de chorégraphes à l’ascension fulgurante, avec le Ballet national de Marseille. Un livret qui laisse entrevoir la naissance d’une nouvelle forme de danse, où les barrières entre les styles, qu’il s’agisse du jazz, du classique, où des chorégraphies virales sur les réseaux sociaux, seraient abolies, et un discours léché qui s’attarde avec délectation sur les complexités du monde moderne. On va à cette création frétillant, comme on irait à un rendez-vous amoureux.

Collectif (La) Horde © Gaëlle Astier-Perret

Mais très vite, la relation naissante se heurte aux affres de la vie sentimentale : l’alchimie ne prend pas. Certes ce spectacle a tout pour plaire : une fantastique voiture télécommandée dont les suspensions se soulèvent en faisant « pschitt », des danseurs talentueux, énergiques, aux postérieurs bombés mis en valeur par leurs costumes en élasthanne, et un contenu conceptuel et politique articulé qui pousserait n’importe quel intellectuel à se dire qu’il ne peut pas ne pas aimer. Mais tout cela est forcé, et l’ennui s’installe. La danse relève plutôt du mime, la musique n’est que bruitages, et on en vient à regretter que les combats simulés ne soient pas bien réels, pour redonner un peu d’énergie à ce pantomime malheureusement désarticulé. Même au lit, cela ne fonctionne plus : les oscillations pelviennes au rythme chaloupé des danseurs sur fond de soupirs et de gémissements manquent singulièrement de sensualité. De toute évidence, ils simulent.

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Je m’suis fait poser un lapin…
(La) Horde © Gaëlle Astier-Perret

Il y a eu, dans cette relation, de brefs moments d’espoir et de jouissance. Le mouvement final où le corps des danseurs se libère enfin et où, pour la première fois en plus d’une heure, ils « dansent », en fait partie. On y trouve la nouveauté qu’on venait chercher : la fusion des styles promise par le livret prend corps, la vibration d’un mouvement primaire capable d’unir virtuellement et simultanément des personnes sur tous les continents se fait sentir. Mais le rictus crispé des danseurs, comme si les chorégraphes avaient ressenti le besoin de mettre à distance ces rares instants de danse, gâche la fête. On sort de ce spectacle comme on se sépare d’un mauvais coup : frustré.

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