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Olympia : l’accordéon à l’état Brut !

CONCERT – Quand le chat n’est pas là, les souris dansent ! Les musiciens de l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine partis se reposer après les fêtes, l’Orchestre Symphonique de l’Opéra de Limoges est venu emprunter leur auditorium pour l’après-midi. Eux, leur chef invitée Johanna Malangré et Félicien Brut, en ont fait un joli cocon de musique, avec le son de l’accordéon pour se tenir chaud.

Alors lui, pour le coup, il connaissait bien « l’audito ». Félicien Brut, soliste du concert a non seulement écumé les fauteuils fushia du Cours Clémenceau quand il étudiait à Bordeaux : il a aussi enregistré tout un disque sur sa scène, en 2022. Et dans ce disque, parce qu’il est un accordéoniste d’aujourd’hui, il créait une œuvre de la tête de gondole des compositeurs français, Karol Beffa.

Brut et Beffa font l’Olympia
© Wikimedia Commons

L’album de Félicien s’appelait « J’ai deux amours« . Une déclaration enflammée à Paris, pour un auvergnat, c’est la base. C’est donc tout naturellement que Karol Beffa lui a composé Olympia, un concerto de plusieurs mouvements en hommage aux artistes qui ont foulé cette salle mythique, dont le nom rime autant avec « passion » qu’avec « accordéon ». Piaf, Trenet, Barbara, Montand : autant de vignettes en sépia qui ont résonné pour la première fois dans un auditorium de Bordeaux rempli. Pas si virtuose, l’ensemble est une sorte de bande-son de variété à la sauce savamment orchestrée de Karol Beffa. Pour le show Félicien Brut, on attendra encore un peu. Pas longtemps. Quelques pages. Un entracte.

Brûler les planches

Parce que, dans l’ombre de la star des compositeurs français, le rayon de soleil est venu en fin de programme. Le Concerto pour accordéon et orchestre de Romain Dumas est une vraie pépite ! Doucement tonal, carrément rythmique, les 3 mouvements égaux sont une traversée express de la tradition et de la profonde modernité de l’accordéon. Une sorte de Rhapsody in blue ou de Concerto en fa de Gershwin où on retrouve ce qui fait le champagne de cet instrument très à la mode aujourd’hui : des traits incandescents bien balancés, des jeux de timbre entre les instruments, et surtout, surtout, la danse ! Le dernier mouvement est une flambée Mambo qui déchaîne les percussions de l’Orchestre et fait couler quelques larmes de sueur sur le front de Félicien Brut. Parce qu’il gagnait sa croûte pendant ses études en animant des bals, il sait être aussi technicien que showman, aussi ambianceur qu’appliqué.

À lire également : L’interview perchée de Félicien Brut

Presque incrusté dans l’orchestre, Félicien Brut est très attentif à la battue précise de Johanna Malangré, la cheffe du jour. Comme tout musicien qui a connu le solfège sur le tard, il a appris l’humilité nécessaire et la conviction qu’on ne fait jamais de bons concerts tout seul. Son appui sur les impulsions de l’orchestre pour faire décoller la musique a quelque chose de profondément touchant, dans le sous-texte. Preuve qu’on peut être une des stars du moment, et savoir la jouer collectif. Ça sent le chic type à plein nez, derrière le musicien. Ça paraît bête à dire, mais ça va droit au cœur. Droit au b(r)ut…

Demandez le programme !

  • C. Sohy – Thème varié
  • K. Beffa – Olympia, pour accordéon et orchestre
  • G. Fauré – Suite Pelléas et Mélisande
  • R. Dumas – Concerto pour accordéon et orchestre
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