CRITIQUE – Le pianiste de jazz Thomas Enhco était le 19 février à Arcachon pour un récital.
Thomas Enhco illustre ses morceaux avec des histoires personnelles, à moins que ce ne soit l’inverse. Il raconte aussi facilement ses peines de cœur – inspiration du morceau « Letting you go » – que sa première ascension de la Dune du Pyla quelques heures plus tôt. L’ambiance est familiale dans l’espace Arlequin de l’Olympia d’Arcachon (33), qui prend des allures de club de jazz. Le jazz de Thomas Enhco est classique au sens d’une grande lisibilité dans les harmonies, les mélodies, la construction. Mais aussi car son piano prend racine dans la musique classique, celle de Satie, Debussy et Schumann. Thomas Enhco reprend naturellement les standards des compositeurs qui ont le plus approché la « grande musique » : Gershwin, Legrand, Joseph Kosma. Ces reprises sont sympathiques, flattent le public car elles font revenir des souvenirs. Pourtant c’est dans sa musique que Thomas Enhco est le plus riche : celle qu’il improvise tête baissée comme s’il cherchait en lui l’inspiration et celle qu’il a composé ces derniers années. Son piano est enveloppant et haletant comme une chevauchée – pédale à fond – puis très gentleman avec des mélodies aux sons cristallins et des cascades d’accords. Il n’a que 26 ans mais une technique bien mature. La vie se chargera de lui donner de la matière émotionnelle, alors ses contes musicaux seront bouleversants.
Le 19 février à l’Olympia d’Arcachon (33)