FESTIVAL – C’est l’un des premiers festivals de musique classique du déconfinement : la Folle Journée de Nantes aura bien lieu, du 28 au 30 mai, autour de Mozart et Bach. Mais « la grâce et la lumière » promise par cette nouvelle édition se retrouvent perturbées par des irrégularités comptables.
Il y a de ces folles journées qu’on aimerait mettre sous le tapis. Ce lundi 17 mai a mis dans l’embarras le Conseil d’administration de l’incontournable festival de Nantes, qui a rendu publique les conclusions de l’audit mené par le cabinet comptable KPMG à la demande de la Société anonyme d’économie mixte locale (Saem) La Folle Journée. Au total, 232 978 euros auraient été détournés par l’ancienne directrice du festival, Joëlle Kerivin, qui a pris ses fonctions en 2015.
Un détournement présumé de 233 000 euros
La directrice générale de La Folle Journée, pointée du doigt pour une gestion calamiteuse des finances du festival a été poussée à la démission, au mois de mars, et la Ville de Nantes a porté plainte dans la foulée à la découverte de certaines irrégularités comptables. Une enquête est toujours en cours. Le montant exorbitant de ce détournement présumé a provoqué « stupéfaction et indignation », ont réagi les organisateurs dans un communiqué de presse, ce 17 mai.
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Il est précisé que « le Centre de Réalisations et d’Études Artistiques (Crea, directeur artistique des folles journées NDLR) et René Martin (son fondateur) entendent saisir le procureur de la République et se réservent le droit de se constituer partie civile ainsi que d’engager toutes actions que la défense des intérêts du festival justifierait. »
Festival maintenu
Pour autant, la 27e édition de la Folle Journée de Nantes aura bien lieu, du 28 au 30 mai, articulée autour de « la lumière et la grâce » des œuvres de Mozart et Bach. « Véritables “piliers” de la musique occidentale, Bach et Mozart apparaissent l’un et l’autre, et plus que jamais à l’époque que nous vivons, comme des phares éclairant la route des hommes », explique René Martin.
L’édition pour le moins singulière, prévoit 24 concerts (contre 300 habituellement) dans trois lieux de Nantes. On pourra y retrouver l’Orchestre de chambre Nouvelle-Aquitaine, dirigé par Jean-François Heisser, le Quatuor Modigliani, le Quatuor Hanson mais encore des personnalités réputées comme les violonistes Renaud Capuçon, Liya Petrova, Théotime Langois de Swarte, ou les pianistes Anne Queffélec et Bertrand Chamayou.
Le concert de clôture du festival présenté par Saskia de Ville sera diffusé sur Arte Concert, en direct, dimanche 30 mai à 17h30.