JEUX VIDÉO – Lully, Mozart et Beethoven ont écrit il y a plusieurs siècles des règles musicales qui perdurent encore aujourd’hui, même dans les jeux vidéo ! Des musiques de l’iconique plombier moustachu à la casquette rouge (Mario), en passant par celles du hérisson bleu (Sonic), nous allons chaque semaine en décrypter une nouvelle, jouée par un orchestre philharmonique ou symphonique.

Après avoir rencontré l’ange à une aile annonciateur de calamité, nul ne sait qui pourra vaincre l’ennemi ultime. Qui saura tuer un dieu si ce n’est le fils d’un dragon ? Aujourd’hui, le thème principal du “Dragonborn” (né du dragon) du jeu d’aventure Skyrim composé par Jeremy Soule.
L’appel au combat
Pour contrer une invocation malfaisante, quoi de mieux que le cri de dizaine de guerriers en furie, prêts à affronter l’une des créatures mythologiques les plus dévastatrices ? Ce que vous propose CMPHB aujourd’hui est un voyage dans les terres glacées de Bordeciel, à la rencontre de Dovahkiin, celui possédant les cordes vocales du dragon.
“Ungh, Hoo-ah Huh!
Ungh, Hoo-ah Huh!”
Telles sont les premières onomatopées, suivant de près les premières percussions annonciatrices du combat qui se profile sous nos yeux. Le chœur, imposant sa force par ses basses comme venues du fond de l’enfer, conjure Dovahkiin de nous délivrer du mal.
“Dovahkiin, Dovahkiin, par son honneur est juré
Pour garder le mal à jamais à distance
Et les ennemis les plus féroces déroutent
Quand ils entendent le cri triomphant
Dragonborn, nous prions pour ta bénédiction !”
L’ensemble des cordes et des cuivres vont crescendo, en harmonie avec le chœur qui, de quelques voix masculines, se transforme en un appel, comme celui d’une nation toute entière.
“Écoutez maintenant, fils de la neige
Il y a longtemps, son conte
Bodly a parlé de celui-là !
Celui qui était parent des deux wyrm
Et de la race des hommes
Avec une puissance pour rivaliser avec le soleil !
Les textes ont prédit
Des ailes noires dans le froid
Qui quand les frères feront la guerre viendront se dérouler !”
La fin d’une longue bataille
Si la bataille n’est pas gagnée au début de l’extrait, la rage emmagasinée par l’orchestre et le choeur explose dans un climax (2min09) si bruyamment ardent qu’il arrive à faire fondre l’aile de l’ange maléfique à l’image d’icare (à retrouver dans notre dernier épisode). Le pire ayant été évité et le mal vaincu, tout l’orchestre retrouve son calme et sa lumière, symbolisés ici par le glockenspiel (3min13). Pour marquer cette paix qui s’annonce durable, les cordes tiennent une note pendant une dizaine de secondes après que les cuivres, symboles de la belligérance, se calment peu à peu.
À lire également : Final Fantasy VII : L'ange à une aile, annonciateur de calamités

Le saviez-vous ?
Les paroles de l’extrait d’aujourd’hui sont chantées en langue draconique, langue inventée dans le jeu Skyrim (Bordeciel en français). Le principe ? Le joueur contrôle un personnage qui possède les cordes vocales d’un dragon. Non content de sa capacité à chanter les plus grands airs mozartiens, Dovahkiin apprend au fur et à mesure pléthore de cris différents : un pour chaque dragon qu’il aura défait. Chaque cri peut tantôt tuer, tantôt soigner, déplacer des géants ou semer la confusion dans les rangs ennemis. Dans ce monde ouvert sorti en 2011, le joueur peut choisir d’incarner n’importe quelle race et choisir sa destinée, ce qui en fait à cette époque l’un des jeux les plus populaires du genre après Oblivion.
Dans deux semaines, nous quittons le royaume terrestre pour partir dans l’espace écouter un chant quasi écclésiastique.