MUSIQUE CONTEMPORAINE – Dans le cadre de la biennale Pierre Boulez, l’Ensemble Intercontemporain propose le 16 avril à 16h un concert pour plonger dans les racines d’un des plus grands compositeurs français, à la source viennoise des maîtres Schoenberg et Berg.
L’Intercontemporain dans le passé
À quelques encablures du temple parisien de la musique qui porte son nom, la musique de Pierre Boulez s’apprête à connaître un éclairage nouveau, le 16 avril à 16h, dans la salle des concerts de la Cité de la Musique.
Nouveau ? Oui et non, car ce sont bien deux fondateurs légendaires de l’école de Vienne qui accompagneront Dérive 2 (2006) : Arnold Schoenberg et Alban Berg, pour des oeuvres composées en 1930 et 1912. C’est donc plus d’un siècle de création et de réflexion autour du phénomène musical que ce concert veut explorer. Un siècle, c’est la distance qui sépare, par exemple, les Quatre Saisons de Vivaldi et la Neuvième de Beethoven…
Pour comprendre la musique d’un génie, il faut parfois le renvoyer à ses chères études, pour comprendre l’environnement dans lequel il a baigné, la langue qu’il a appris à parler avant d’inventer la sienne. Les ensembles baroques le font souvent avec des géants comme Bach. Alors après tout, pourquoi s’en priver avec Boulez ? Matthias Pintscher, directeur musical de l’Ensemble Intercontemporain, nous plonge donc dans cet héritage.
Boulez, héritier du Big Bang
En 1912, Einstein s’apprête à révolutionner notre perception de l’univers. La même année, à Vienne, Arnold Schoenberg et Alban Berg feront eux aussi le casse du siècle, en donnant naissance à la seconde école de Vienne, qui bouleversera à jamais notre perception de la musique. Ce premier big bang artistique du XXe siècle (suivi de près par la création du Sacre du Printemps) aura une résonance profonde chez le jeune Boulez, né quelques années après.
Il a étudié cette musique, l’a connue de près et l’a même dirigée dans sa longue carrière de chef. Le rapport au texte brut quand il s’agit de le mettre en musique habite à la fois les Altenberg Lieder de Berg que les Improvisations sur Mallarmé I & II de Boulez. La question de la narration et du rythme propres à une nouvelle musique sont au cœur de la Musique d’accompagnement pour une scène de film de Schoenberg, comme de Dérive 2 de Boulez. Incontestablement, avant de devenir un maître, Pierre Boulez a fréquenté l’école… de Vienne !
Un concert à retrouver sur le site de l’Ensemble Intercontemporain, avec l’éclairage de Matthias Pintscher, son directeur musical.