NOUVEAUX FORMATS – L’Orchestre philharmonique de Radio France, la cheffe Lucie Leguay, le compositeur Mathieu Lamboley, des comédiens et le service fiction de Radio France ont uni leurs forces pour une « mise en son » des tribulations du chirurgien/marin Lemuel Gulliver chez les Lilliputiens… Si la captation de ce concert-fiction a eu lieu le 22 avril dernier au Studio 104 de la Maison de la radio, son podcast est toujours disponible en ligne. De quoi faire patienter les enfants, en attendant la rentrée…
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Hissez haut !
« Parez au bras, par dessous, brassez derrière en ralingue ! » Ainsi s’époumone le capitaine Frelock, alors que son navire est pris dans une tempête. En arrière plan, le vent gronde et la mer se déchaîne, plus vrais que nature. Pourtant, ce sont des plaques de métal et les graves des contrebasses qui font le job, pendant que le capitaine -Philippe Dormoy de son vrai nom- est tranquillement assis dans le studio 104 de la Maison de la radio, casque sur les oreilles.
Ainsi commence l’enregistrement du concert-fiction Les Voyages de Gulliver, le 22 avril dernier à la Maison de la radio. Dans le public, énormément d’enfants, leur forte présence ayant déjà été attestée par le nombre anormalement élevé de trottinettes au vestiaire. Peu à peu, le ton du capitaine s’élève, alors que le navire se dirige droit sur un écueil et que la musique enfle, inexorablement. Une musique belle et généreuse, du jeune et talentueux compositeur Mathieu Lamboley*, qui donne envie d’embarquer à sa suite à la poursuite de Semuel Gulliver, chirurgien/marin qui vient de s’échouer sur l’île des Lilliputiens, dix-huit fois plus petits que lui…
Toujours droit devant !
Et ça tombe bien car il va s’en passer durant la prochaine heure, pour notre explorateur « so british » ! Pour ne pas divulguer la suite et vous gâcher le plaisir, sachez simplement que le livre de Jonathan Swift, à la fois récit de voyage, parodie de roman d’aventures, roman utopique et satire sociale, a été admirablement adapté par Pierre Senges. Le plateau de comédien a été habilement composé, du ton bravache d’Antoine Sarrazin (Gulliver) à la voix sensuelle et sucrée d’Anne-Lise Heimburger (la Reine) en passant par le timbre grave et inquiétant de Thierry Pietra (Skyris Bolgolam). Les bruitages de Bertrand Amiel sont impeccables, tout comme le travail de réalisation de Laure Egoroff, très inspirée dans cet exercice.
C’est un fameux trois mâts
Quant à la musique, résolument tonale, elle est charmante, efficace, très bien écrite et finement orchestrée. Oscillant entre Paul Dukas (l’Apprenti sorcier) et Disney, on croit en connaître les thèmes, et les musiciens du « Philhar », joliment manœuvrés par la cheffe d’orchestre Lucie Leguay, souquent ferme pour en rendre toutes les subtilités.
Voilà un fameux trois mâts radiophonique, pur produit « made in (Radio) France » !