AccueilA la UneÀ Besançon, l'Orchestre d’harmonie de la République ne baisse pas la Garde

À Besançon, l’Orchestre d’harmonie de la République ne baisse pas la Garde

FESTIVAL – Revenu croiser le fer à Besançon, 38 ans après avoir reçu une mention au Concours des jeunes chefs d’orchestre, le Colonel François Boulanger met comme toujours en ordre de bataille l’Orchestre d’Harmonie de la Garde Républicaine :

L’enjeu semble de taille pour ce dynamique chef d’orchestre qui bondit comme rarement un chef, hommage sans doute au retour à Besançon en 2007 du dynamique Seiji Ozawa, lauréat du concours en… 1959 !

En cette fin d’après-midi du dix septembre de l’an 2023 au Théâtre Ledoux, le terrain semble pourtant peu favorable à la bataille, une chaleur presque étouffante emplissant tout l’espace. Mais le public est venu très nombreux et le drapeau français illumine le mur blanc de l’arrière-scène : hors de question de déserter !

Cet Orchestre d’harmonie, doté d’instruments à vents, de percussions mais aussi renforcé des quatre nobles mercenaires à cordes que sont les deux harpes et les deux contrebasses, forme le gros des combattants de la soirée. Tandis que les éventails s’agitent dans la salle, le directeur du Festival, Jean Michel Mathé prend la parole pour présenter le concert et, tout sourire, le Colonel Boulanger arrive sur scène en uniforme de concert tout comme ses troupes quelques minutes auparavant.

À la baguette © Yves Petit
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La Garde au rendez-vous

Dans une bataille en ordre serré pour exécuter des pièces de répertoire arrangées pour orchestre d’harmonie, la phalange instrumentale commence en plein dans le ton et dans le thème par l’Ouverture Le Corsaire d’Hector Berlioz. Les musiciens deviennent alors pour 8 minutes 30 marins sur un même bateau voguant doucement puis nettement plus volubiles de leurs doigts, soufflant fort comme le vent sifflant sur le tourmentin (la voile utilisée par grand vent et gros temps).

Au trombone, Maxime Delattre, se poste en première ligne (en avant-scène) pour la partie soliste de la pièce suivante, Berlioz encore avec l’Oraison Funèbre de la Symphonie funèbre et triomphale. Quelques notes un peu faussées parsèment le terrain musical que le tromboniste et l’orchestre corrigent heureusement rapidement. L’Apothéose qui suit, sans soliste, met en valeur les percussions (dont la caisse claire) et les sections de cuivres dans un rugissement musical qui impressionne le public.

Trombone en trombe © Yves Petit
Sonnez la charge

C’est alors au tour du saxophoniste alto Christian Wirth de mener le nouvel assaut, dynamisant l’action musicale pour affronter la Ballade pour saxophone d’Henri Tomasi. Des harmonies complexes teintées de sonorités de jazz s’accompagnent de plusieurs rythmes habituellement difficiles à mettre en place. Avec rigueur et une virtuosité naturelle, le soliste se distingue et, tout comme la Compagnie formée par l’orchestre, progresse en avant marche vers une fin en rupture de tempo, plus lent, puis s’accélérant jusqu’à l’assaut final.

Phalanges et Soldats musicaux

La bataille n’étant pas encore terminée, Crash Ouverture se présente. Cette œuvre est un hommage à l’illustre Leonard Bernstein. Composée, présentée par Alexandros Markeas, et proposée en création française à Besançon, elle dote l’orchestre d’une nouvelle munition musicale, qui se compose de trois parties principales. Des rythmes complexes s’entrechoquent en première partie, une walking bass (la basse marche, avance sur les temps) de contrebasse et des rythmes irréguliers et rapides forment un swing en deuxième partie, avant que les éléments de percussion ne prennent le devant en troisième partie, faisant tournoyer la musique dans tous les sens jusqu’au son puissant d’une sirène à bouche parmi les percussions, comme des balles sifflantes.

Bernstein ou Gershwin : la Garde Républicaine traverse aussi l’Atlantique…
Fermez le ban

Le public observateur ne manque pas de noter à quel point ce moment dans la bataille est passé vite, comme une guerre éclair… Et pourtant, les échos de la bataille ne sont pas encore terminés. L’orchestre d’harmonie affronte pour conclure trois arrangements d’œuvres, de Richard Wagner, encore et toujours plus dans la thématique : La Chevauchée des Walkyries, la Marche funèbre de Siegfried, et L’Embrasement du Walhalla, trois moments d’opéras en forme de conclusion tel un défilé des troupes vers les Champs-Élysées (notre équivalent du Walhalla).

Prends Garde à toi ! 

Après quatre minutes de longs applaudissements, l’orchestre d’harmonie s’offre le luxe virtuose du Vol du bourdon de Rimski-Korsakov sans difficulté, puis l’ouverture de Carmen de Bizet en deuxième bis. Ces soldats semblaient bien inarrêtables ce jour-là, à plein régime vers un torrent d’applaudissements pour leur exploit !

… et les répertoires, jusqu’à Johnny 
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