AccueilA la UneKhatia Buniatishvili à Bozar : un concert de malade(s) !

Khatia Buniatishvili à Bozar : un concert de malade(s) !

COMPTE-RENDU – Bozar accueillait la virtuose franco-géorgienne Khatia Buniatishvili, pour un concert fortuitement rythmé… 

Chacun sa quinte… 

D’un côté, la pianiste au jeu parfois si fluide que les notes fusionnent en cascades mêlées, de l’autre un public qui aurait mieux fait d’ingurgiter des rasades de sirop antitussif. Bien sûr, ce genre de perturbation sonore est toujours incommodant, mais d’habitude la musique prend le dessus et les perturbateurs font un peu attention… Pas ce soir hélas, et face à la gamme de sonorités musicales d’une grande sensibilité de l’artiste, c’est toute la palette des sonorités infiniment moins agréables que déploie ce soir l’assistance : toux bruyantes, discussions indiscrètes, applaudissements intempestifs (nous souffrons sans aucune difficultés les applaudissements novices ou d’enthousiasme qui ne devraient pas selon les coutumes, résonner entre des mouvements… mais ce n’est pas ici ce dont il s’agit et les spectateurs devraient se rendre compte de leurs applaudissements qui interrompent, des notes, des accords, des résonances).

À vos souhaits…
Dans toux les sens

Ces interférences sont d’autant plus agaçantes qu’elles empêchent de suivre Khatia Buniatishvili dans son voyage vers chaque extrémité du piano Steinway & Sons, frappé au coin d’aigus et de graves parfois quasiment imperceptibles, pourtant assurés (prouesse en récital). Le voyage se poursuit ainsi, d’abord très tendrement (yeux fermés et tête renversée), avant de gagner en vivacité (cheveux qui volent et corps qui bondit hors du siège), évoluant entre Gymnopédies de Satie (kof kof…), Rhapsodies (kof kof kof) de Liszt, Prékofludes de Chokofpin et de Bach (kof kof kof), entre Sérénades et autres Suites avec un doigté particulièrement ancré et naturel, ainsi qu’une aisance presque nonchalante qui n’en souligne que davantage son talent [note de la rédaction, cette phrase a été écrite à la vitesse de l’éclair et les oreilles bouchées pour ne plus revivre les raclements de gorge qui accompagnaient tous ces moments du concert]

À lire également : Khatia Buniatishvili à la Philharmonie de Paris, tempête et passion

Cette soirée, qui avait pourtant démarré sous le signe de la douceur avec la Gymnopédie n°1 de Satie, se voit finalement porteuse de frustration et de promesses perdues de subtilités.

Contrairement aux toux de nombreux auditeurs indélicats, l’expérience de concert reste ce soir en travers de la gorge… Le public, qui aurait franchement dû rester sans voix devant cette prestation, a, ceci dit, le mérite d’être généreux en applaudissements et de faire une standing ovation à l’artiste.

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1 COMMENTAIRE

  1. Désolée de lire cet article qui fait passer les toux intempestives au devant de la scène alors que la prestation de l’artiste a été exceptionnelle.
    Imperturbable malgré les interruptions chroniques, Khatia Buniatishvili a réussi à me transporter dans son univers tout au long du concert. Comme si, nous accueillant dans un hall, elle nous ouvrait une porte puis nous faisait passer à une autre sans nous laisser le temps de reprendre nos esprits. Un ascenseur émotionnel incroyable.
    Grâce à sa maîtrise, au fait qu’elle respire la musique et l’incarne, une force toute en fragilité. Bref un bijou.
    Merci du fond du coeur.

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