AccueilSpectaclesComptes-rendus de spectacles - InstrumentalL'Happy Hour du hautbois... par le hautbois !

L’Happy Hour du hautbois… par le hautbois !

CONCERT PÉDAGOGIQUE – L’Orchestre National du Capitole de Toulouse présente un concert « Happy Hour » dirigé par Antony Hermus avec un soliste bien connu du public toulousain, le hautboïste de l’orchestre Bobby Cheng. Le concert est d’ailleurs consacré à cet instrument : laissons-lui la parole ! 

Enfin on me consacre un concert ! A force de voir mes confrères piano et violon parader au-devant de l’estrade, je commençais à désespérer que l’on s’intéresse enfin à moi, toujours noyé au milieu des vents malgré mes solos notables au détour d’opéras ou de symphonie. 

Tout, tout, tout, vous saurez tout sur hautbois !

J’ai le luxe d’être présenté en préambule du concert et entre les deux œuvres. On explique par exemple le mécanisme d’émission de mes notes par la vibration de mes deux lamelles de bois dit « anche double » sous l’effet du souffle. Serge Krichewsky, instrumentiste de l’orchestre, vient aussi exposer mes différents sous-types : cor anglais, hautbois d’amour et son pavillon piriforme, hautbois da caccia, etc. La salle n’est cependant pas remplie. Il faut croire que l’on ne s’intéresse pas trop à moi… Ça me pique un peu mais le public présent est attentif et semble très motivé par la pédagogie du concert. On m’a sélectionné pour ce début de soirée : le seul et unique concerto de Mozart composé spécialement pour moi et la dynamique Symphonie n°1 de Bizet en ut majeur qui me réserve un solo orientalisant de premier plan dans son deuxième mouvement ainsi que quelques autres thèmes. 

Bobby Cheng me joue si bien… © Romain Alcaraz
Il m’a aimé toute la nuit : Mon hautboïste

Pourquoi chercher à l’autre bout du monde des solistes invités alors que nos orchestres résidents en contiennent de si bons ? C’est donc Bobby Cheng, le premier hautbois de l’orchestre toulousain, avec qui je noue donc une relation… très intime, qui s’occupe de moi pour le concerto. Il s’est vêtu d’un costume gris très clair bien coupé, qui le démarque des autres musiciens. Enfin, je suis au premier plan ! L’orchestre est bien lié et entrainant. Il sait se faire très discret pour me mettre en valeur dans le concerto. Avec la virtuosité de Bobby Cheng ça réussit on ne peut mieux. On forme vraiment un couple génial. Il ne m’a pas écrit de lettres d’amour mais a recomposé pour moi, dans la tradition classique, les cadences (= parties où le soliste joue seul sans l’orchestre). Et quelles cadences ! C’est sûrement un des moments les plus marquants de ma soirée. J’y ai senti le public véritablement captivé par mes sons et plus encore par les silences entre les notes où l’on n’entendait mouche voler. L’interprétation de Bobby Cheng est pudique et quelquefois presque mélancolique, surtout au premier mouvement. La communication entre moi et l’orchestre est très fluide et notre harmonie impeccable au deuxième mouvement notamment. La coordination intrinsèque de mes collègues instruments de l’orchestre est correcte mais moins parfaite que pendant la symphonie. 

Je, Je suis libertine, Je suis un hautbois !

Pour cette dernière ce n’est d’ailleurs plus Bobby Cheng qui me manipule mais Louis Seguin et Serge Krichewsky : plus on est de fou plus on rit ! L’orchestre, plus net que pour le concerto, est vivifié par l’enthousiasme communicatif d’Antony Hermus. Les volumes et les nuances sont bien maitrisés. Les timbales du troisième mouvement sont promptes et efficaces. Les jeux de questions/réponses sont fluides. Le quatrième mouvement est entrainant par son tempo rapide et son volume subtil qui lui confère de la légèreté. Et le jeu très subtil de ma personne donne toute sa poésie au mouvement lent. Je m’accorde à merveille au reste des vents et la générosité du lyrisme des violons ne gâche rien non plus.

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Le concert et mon heure de gloire touche malheureusement à sa fin. Ah, que j’aurais aimé, au moins le temps d’une minute ou deux après le concerto, en profiter encore un peu, le temps d’un rappel ! Ce ne fut pas le cas. Mais je me souviens encore de l’enthousiasme du public qui a fait revenir le chef et applaudir l’orchestre de nombreuses fois. J’espère les revoir très vite. 

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