DANSE – Grâce au festival RomaEuropa, on retrouve avec plaisir l’Auditorium de Rome. Même si on laisse à regret la superbe salle extérieure, une plus petite accueille Jon Maya et Andrés Marin pour un duo nommé…Yarin !
2 pointures de la danse…
Andrès Marin, né en 1969, est une star du flamenco. Baignant depuis l’enfance dans cette discipline via ses parents, il en révolutionne aujourd’hui les codes. Il est danseur, chorégraphe et directeur de sa propre compagnie.
Jon Maya est un danseur basque. En 2002 il fonde Kukai Dantza pour “créer des spectacles contemporains basés sur la danse traditionnelle basque”. Depuis 2022 il est artiste associé du Malandain Ballet Biarritz.
Un duo est donc né avec la volonté de croiser leurs styles, les rapprocher et les différencier en même temps.
…dépareillées
Si les deux artistes sont en costume noir avec chacun un chapeau, l’habillage du pied les différencient : des chaussures avec un petit talon pour le danseur de flamenco et des chaussons noirs souples pour le danseur basque. Cette différence est révélatrice du style : si Andrès Marin campe une danse très virile avec beaucoup d’accent sonore, Jon Maya paraît bien plus élégant et souple dans ses jeux de jambe.
1+1 n’est pas forcément égal à 2
Leurs styles bien différents ont du mal à s’accorder. Lorsqu’ils se retrouvent en duo on a parfois l’impression d’être sur un ring : ils semblent s’affronter, se comparer mais pas collaborer. C’est finalement lors des quinze dernières minutes que l’on voit naître l’émotion et l’alchimie amplifiées par la fatigue des danseurs après une heure de danse intense. On retient notamment le jeu de contre poid qui rend explicite leur lien.
Si la sensualité entre les deux hommes est inexistante, elle laisse place à un duo presque paternel. La poignée de main à la fin de la représentation nous laisse tout de même bouche bée.
1+1 = 3. La musique de Julen Achiary
Dans cette pièce, la force vient de la musique contemporaine en live. Julen Achiary a toutes les casquettes : compositeur, musicien, mais aussi chanteur ! Saluons également le travail de David Bernués sur la pénombre, les ombres et les lumières. Si le public acclame les deux danseurs qui ont livré une performance intense, on restera un peu sur notre faim.