AccueilSpectaclesComptes-rendus de spectacles - InstrumentalRêves d'hiver : sous le soleil de Montpellier

Rêves d’hiver : sous le soleil de Montpellier

CONCERT – L’Opéra Orchestre National Montpellier Occitanie, dirigé par Ainārs Rubiķis, donne un concert intitulé Rêves d’hiver, en référence à la dénomination de la première symphonie de Tchaïkovski qui le clôt. Il contient aussi le Credo du compositeur contemporain Pēteris Vasks et le concerto pour violon et orchestre en Ré Majeur de Korngold, avec la violoniste invitée Kristīne Balanas. 

Au chaud sous la couette

Loin de proposer une version abrupte des œuvres présentées, Ainārs Rubiķis en donne une lecture tout en rondeur. Une attention particulière est portée à la fusion des instruments pour rendre à la musique son caractère entier. Cela se retrouve par exemple dans la langueur du premier mouvement du concerto de Korngold qui progresse graduellement tout en maitrise. La gestuelle lisible et régulière d’Ainārs Rubiķis permet la bonne coordination et l’avancée régulière de l’ensemble. On remarque cette unité dans le développement nuancé et audible du volume au premier mouvement de la symphonie. Dans la texture presque trop douce du second, teinté d’un soupçon de mélancolie, le public pourrait se blottir comme dans un plaid au coin du feu. Feu qui finit par s’éteindre comme le mouvement en toute discrétion avec la lueur décroissante de sa flamme. 

Flocons de musique

Le violon de Kristīne Balanas fait aussi virevolter les sons comme la neige dans le vent qu’elle fait souffler pour vivifier les tempi du troisième mouvement du concerto. Sur celui-là se greffent les couleurs de l’orchestre venant chasser ponctuellement les nuages puis vers son milieu les cuivres étincelants qui ravivent un puissant soleil (procédé que l’on retrouve souvent dans la musique de film dont Korngold fut un des pionniers). Ces appels de cuivres sont de suite suivis des aigus du violon soliste qui raniment le paysage comme la nature se réveille à l’aube. Le jeu de la violoniste est élégant et fait preuve de suffisamment d’humilité pour éviter les démonstrations gratuites tout en affirmant sa virtuosité par la vivacité et la subtilité du geste, ce qui lui permet les enchainements les plus effrénés et un appui de l’archet réfléchi et dosé à la perfection.

Le lyrisme continu du violon soliste se marie avec l’orchestre, qui veille à bien mettre en valeur la soliste par les nuances de son volume comme par ses contrastes et ses accents. Au troisième mouvement de la symphonie de Tchaïkovski, l’aspect cinétique de la musique est exposé dans les questions/réponses des bois entre eux, irisées par les reflets des cordes. Ces motifs se mélangent alors dans l’oreille de l’auditeur avec une texture légère et poudrée comme celle des flocons se déposant au sol. Pour clore la symphonie, les différents pupitres de l’orchestre, rythmés par les cuivres et les percussions, sortent le public de la torpeur de l’hiver en amorçant un vivifiant et puissant printemps. 

À lire également : Nemanja Radulović, retrouvailles avec Tchaïkovski

Le public se réveille alors de ce rêve pour applaudir les musiciens, qui lui ont fait vivre les sensations d’un très bel hiver sous les températures clémentes du ciel montpellierain. 

Demandez le programme !

  • Pēteris Vasks (né en 1946) : Credo
  • Erich Wolfgang Korngold (1897 – 1957) : Concerto pour violon en ré majeur op.35
  • Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840 – 1893) : Symphonie n° 1 en sol mineur opus 13, Rêves d’hiver
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