DANSE – C’était un dimanche : la première de ces trois journées de fin d’année consacrées aux démonstrations de l’École de Danse de l’Opéra national de Paris. Un rituel attendu avec impatience par les amoureux de danse classique et de méthode française – et une belle manière d’entrer dans le mois de décembre en rêvant.
It’s a small world
Plusieurs choses vous frapperont si vous vous rendez à l’Opéra pour une démonstration de l’Ecole. La première sera sans doute la composition de la salle : beaucoup de parents, de grands-parents, venus avec des petits qui rêvent d’aller rejoindre les autres enfants ou adolescents qui sont sur scène. Une ambiance légère s’installe avant le lever de rideau, on scrute le programme pour trouver le nom et la division du frère ou de la sœur qui va se produire dans quelques minutes. On appréhende un peu sans doute aussi : la salle est immense, les enfants doivent être terrifiés, quel courage ils ont tout de même à leur âge, monter ainsi sur scène…
Vient ensuite l’autre grande spécificité de ces représentations : vous n’assisterez pas à des extraits de ballets, mais bien à des mini-démonstrations encadrées par les professeurs (et les accompagnateurs au piano). Vous l’aurez donc compris, on voit les élèves exécuter plusieurs enchaînements de pas appris en cours, sous l’œil vigilant du maître, qui commente et ajuste par la voix au fur et à mesure. L’ensemble est très interactif, très vivant et touchant, et nous donne l’occasion d’admirer la richesse de l’enseignement français.
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Imparfait, et donc beau
Vous l’aurez compris, il ne s’agit pas là d’assister à une représentation exécutée par des danseurs professionnels, dans un ballet irréprochable : si l’on se plaît à voir le niveau déjà très impressionnant des plus jeunes divisions, l’idée est bien d’apprécier l’évolution au fil des âges, et la maîtrise des élèves plus avancés. Assister à de telles performances permet aussi de prendre la pleine mesure de la difficulté inouïe qu’implique la danse classique, ce que les ballets professionnels des grandes scènes internationales, tant ils sont soignés et irréprochables, nous font parfois oublier. La perfection n’en sera que plus belle, quand l’œil aura pu se référer à l’exemple de jeunes élèves déjà si talentueux mais encore en apprentissage.
La danse classique ? Une langue dont nous, simples admirateurs, ne comprenons pas tout, que les élèves apprennent encore, mais qui, dans l’état, nous éblouit déjà.