AccueilDisquesDisques - InstrumentalLoris Barrucand et Clément Geoffroy : copains comme clavecins

Loris Barrucand et Clément Geoffroy : copains comme clavecins

DISQUE – Le duo de clavecinistes Loris Barrucand et Clément Geoffroy propose une immersion dans une soirée baroque au Café Zimmermann avec des œuvres de Jean-Sébastien Bach, alors directeur du Collegium Musicum en résidence, retranscrites pour deux clavecins.

Depuis 1723, le Café Zimmermann, lieu emblématique de Leipzig, accueille le Collegium Musicum, un espace convivial ouvert à tous. En été, les concerts se tenaient en plein air sous les grands tilleuls de la porte Grimma, chaque vendredi soir. Johann Sebastian Bach prit la direction du Collegium à partir de 1729. Bien que peu de descriptions précises de la musique instrumentale jouée subsistent, les clavecinistes Loris Barrucand et Clément Geoffroy tentent de recréer l’ambiance de ces concerts historiques grâce à des transcriptions pour deux clavecins.

Clivants claviers : duels de copains

Le son produit par les deux clavecins – l’un d’Émile Jobin de 1983 et l’autre de Jean-François Chaudeurge, tous deux d’après Goujon – est dense, puissant et remarquablement orchestral. Barrucand et Geoffroy insufflent une virilité et une clarté au jeu, avec une agilité et une résonance qui évitent toute sécheresse. Leur performance est un flot continu de notes et de sons, débordant de fluidité et offrant un véritable spectacle. Les contrastes dans leur jeu, les effets de nuances et l’aspect théâtral ajoutent une grande prestance. Certaines pages révèlent de légers décalages entre les deux claviers, permettant d’entendre distinctement chaque instrumentiste dans un véritable dialogue. Le mariage des timbres et des intentions crée une harmonie saisissante. Les cantates, bien que souvent d’un ton sombre, sont des respirations interprétées avec des plans distincts et une minutieuse prise de son de Mathilde Genas, également à la direction artistique de cet enregistrement. Les transcriptions des concertos sont haletantes, comme le Concerto pour orgue en ré mineur d’après Antonio Vivaldi, qui offre une fugue haletante et un allegro final joyeux et enlevé.

Duel musclé

La Sonatina extraite de l’Actus Tragicus manque un peu de douceur, semblant pesante avec des graves très présents. Les timbres des clavecins, bien que ronds et chaleureux, auraient bénéficié d’une respiration plus aérienne pour cette œuvre spécifique. La version du Pedal-Exercitium se distingue par sa virilité de toucher et sa direction presque martiale, laissant une impression forte et marquante. La Passacaglia BWV 582 se caractérise par une régularité parfaite dans la basse obstinée, avec des parties supérieures et intermédiaires bien distinctes, alliant douceur, assurance et une virtuosité indéniable. L’enregistrement se termine par le Concerto pour deux clavecins en do mineur, interprété sans orchestre. Les mouvements ressemblent à des courses haletantes, impressionnant par leur endurance et offrant de véritables performances de haut niveau. Une soirée au Café Zimmermann qui rappelle la grandeur et la vivacité des concerts baroques d’antan, tout en offrant une interprétation moderne et virtuose.

À lire également : Sur les traces de Bach : Cantagrel chasse les fake news
C’est pour qui ?
  • Les amateurs de musique baroque qui apprécient les œuvres de Bach et leurs interprétations fidèles et inspirantes.
  • Les mélomanes fascinés par le clavecin et ses possibilités sonores seront enchantés par la virtuosité et la clarté du jeu des deux clavecinistes.
  • Les auditeurs curieux de l’histoire de la musique et des contextes culturels des œuvres apprécieront sans doute la démarche de recréer un concert du Collegium Musicum.
Pourquoi on aime ?
  • La performance des deux clavecinistes crée un son dense, puissant et remarquablement orchestral, pour une expérience musicale riche et immersive.
  • Loris Barrucand et Clément Geoffroy démontrent une grande agilité et virtuosité, avec un jeu fluide et nuancé qui maintient captivé du début à la fin.
  • En recréant l’atmosphère des concerts du Café Zimmermann du XVIIIe siècle, les artistes offrent un voyage dans le temps, invitant à revivre l’expérience musicale de l’époque de Bach.
Sur le même thème

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Vidêos Classykêo

Articles sponsorisés

Nos coups de cœurs

Derniers articles

Newsletter

Twitter

[custom-twitter-feeds]