FESTIVAL – Un festival à Paris ! Ce mardi 16 juillet, le Temple du Foyer de l’Âme est pris d’assaut lors d’un des concerts du festival des jeunes talents, qui célèbre sa 24e édition. Pour cette soirée, Michael Riedler au violon, Charles Gaugué au violoncelle et Nadja Dornik au piano, interprètent des trios du répertoire romantique, chacun avec sa propre esthétique.
Métro
Placés devant l’orgue magistral et appuyés sur l’autel, les musiciens font face à quelques défis acoustiques. Les craquements intenses du bois et les interruptions du métro provoquant de légers tremblements se font rapidement oublier, dès que ça joue ! Ils commencent la performance en interprétant l’un des trios les moins connus du répertoire, pas suffisamment loué, signé Clara Schumann.
Le trio de Mendelssohn En contraste, le trio de Mendelssohn a un caractère plus tempétueux et dynamique. La tension monte dès le premier mouvement, avec une intensité quasi orchestrale.
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Boulot
Le principal défi d’un trio réside dans le fait que les musiciens doivent respecter les parties de chacun en totale autonomie tout en gérant la leur. Ils deviennent chacun chef d’orchestre et musicien à la fois. Forcément passés par les classes de musique de chambre de leur conservatoire, ils comprennent sans aucun doute ce défi, en témoigne le son puissant et harmonieux qui se dégage. On les sent très très concentrés sur leur affaire :
Trio !
Charles Gaugué, qui se distingue par la rigueur de ses interventions et son jeu impeccable, pourrait se laisser emporter un peu plus par la musique. Les mimiques de concentration intense et les regards qu’il jette à ses collègues laissent entendre qu’il y a de la tension sur scène, bien que la musique reste impeccable.
Michael Riedler quant à lui, crée un son envoûtant, caractérisé par la liberté des performances où il prend le lead avec fougue quand il le faut, tout en laissant la place quand ce n’est pas à lui de mener la musique.
Nadja Dornik se distingue par sa précision communicative, au cœur de la machine du piano. Elle effectue des rubatos équilibrés et fluides avant de reprendre l’allure. L’équilibre entre pragmatisme et expressivité est idéal dans ce répertoire.
Ce concert, à la fois riche en émotions et techniquement impeccable, laisse présager un bel avenir pour ces jeunes talents dont la cohésion est le signe d’une passion commune pour la nuance, la fluidité du son et l’équilibre. Tout ça est très pro ! La seule chose qui leur manque, c’est un peu de décontraction. Pour ça, le temps fera l’affaire…
Demandez le programme !
- C. Schumann – Trio pour piano en sol mineur, op. 17
- F.Mendelssohn – Trio n°1 en ré mineur, op. 49