AccueilDisquesDisques - LyriqueLe pays de nos désirs : les jeunes refont le monde

Le pays de nos désirs : les jeunes refont le monde

DISQUE – L’Académie d’Orsay-Royaumont nous présente ses jeunes talents dans un disque paru chez b-records. Quatre duos pour une compile en-chantée qui refait un monde… désenchanté.

Ils rêvaient d’un autre monde ?

Et l’ont trouvé en l’Académie d’Orsay-Royaumont. Qui sont ces chanceux ? Les quatre jeunes duos chant et piano qui en étaient lauréats. Depuis sa création et en partenariat avec le musée d’Orsay, l’Académie D’Orsay-Royaumont, au cadre idyllique, est le haut lieu de travail, d’échanges et de transmission de savoirs autour de la relation intime entre textes poétiques, musiques et arts visuels. En 2024 tous ont dégusté avec gourmandise cette approche transversale entre les arts et renouvelé leurs interprétations de la Mélodie et le Lied. Leurs noms ? Joel Terrin et Cole Knutson – Emma Roberts et Emma Cayeux – Jeeyoung Lim et Gyeontaek Lee – Ilda Antola et Anni Laukkanen. Pour les guider, les marraines Veronique Gens (soprano) et Susan Manoff (pianiste), et bien d’autres artistes, dont les peintres qui ont imaginé les mondes de musique de cet enregistrement.

l’Abbaye de Royaumont © Agathe Poupeney

Dans ce CD de promotion de b-records il n’y a pas les reproductions des tableaux inspirateurs mais il reste, dans ces enregistrements live (à la prise de son cotonneuse), toute la substance émotionnelle des oeuvres du grand répertoire ainsi que celle de petites pépites bouleversantes.

Le monde est beau, tout le monde il est gentil !

Est-ce vrai en dehors de cette île idéale qu’est l’Académie d’Orsay-Royaumont ? En écoutant les oeuvres contenues dans ce tragé-disque, il apparaitrait que non !
Dès la première plage du disque, le ton est donné : dans Youkali, est posée la vision d’un monde quotidien bien sombre et de sa transcendance par l’espoir « au cœur de tous les humains ». Le baryton Joel Terrin et le pianiste Cole Knutson rendent cette complexité en une interprétation theatralisée, vivante, cinglante même. Mais aussi douce comme un zéphyr. Désillusion et espoir sont rendus par les couleurs de timbres très expressives, très contrastées. Une diction ciselée, bien équilibrée entre voyelles et consonnes, le chaloupé sensuel de cette « Habanera-tango » éclairent avec justesse ce monde d’ironie.

Les histoires d’amour finissent mal !

Peut-on aller plus loin dans le drame ? Oui ! Une douleur intense, noire et universelle : l’amour juvénile détruit par la tromperie. Dans De Flikan com (musique de Jean Sibelius, poème de Johan Ludvig Runeberg), la soprano Emma Roberts et la pianiste Emma Cayeux font vibrer la relation du texte et de la musique par une expression large. Les vagues abruptes des nuances, les contrastes, une voix au légato continu mettant en valeur les voyelles (un peu trop ?), contribuent à rendre criante la détresse du poème.

Qu’attendre de la vie après ce second drame ? Douceur, pudeur, discrétion… Swing (musique d’Isang Yun, poème de Sang-Ok Kim) est un havre de soulagement qui arrive au bon moment. Le baryton-basse Jeeyoung Lim et le pianiste Gyeongtaek Lee aux jeux très homogènes, en font ce sourire tant attendu, léger, fantasque et communicatif qui s’exprime dans une langue Coréenne rarement entendue.

Imagine…

Ah l’espoir ! Pourvu qu’il dure cet espoir d’atteindre, derrière la montagne, un monde d’optimisme ! Kennst du das Land (musique de Hugo Wolf, poème de Johann Wolfgang von Goethe), dernier Lied du disque, est interprété par la soprano Ilda Antola et la pianiste Anni Laukkanen. Une version proche du monde de l’opéra lyrique est choisie pour mettre en valeur cette émotion de plénitude liée à la certitude d’un ailleurs attirant. La voix est très puissante (parfois un peu poussée) et son long legato continu repose constamment sur le chant des voyelles. L’émotion d’espoir, forte, est procurée par le jeu de la pianiste, riche, timbré et bien conduit.

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Alors bien sûr, ça va pas changer le monde, mais toutes ces oeuvres intenses procurent un immense plaisir, un voyage émotionnel dans un monde onirique : celui de la jeunesse aux commandes de lendemains… Qui chantent !

Pourquoi on aime ?

  • parce que les œuvres sont des bijoux.
  • parce qu’elles font vibrer de profondes émotions humaines dépassant les cultures et les siècles
  • parce qu’il est émouvant de soutenir de jeunes professionnel

C’est pour qui ?

  • pour tous les curieux
  • pour les optimistes acharnés
  • pour ceux qui veulent découvrir de jeunes talents et peut être même en suivre la carrière
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