COMPTE-RENDU – La comédienne Agnès Jaoui nous reçoit dans son salon, pour des représentations pas comme les autres, au théâtre de l’Atelier (Paris 18e), puis dans toute la France.
Meilleure actrice dans un second rôle pour le film On connaît la chanson, meilleur film pour Le Goût des autres, quatre meilleurs scénarii originaux ou adaptations : Agnès Jaoui est la femme ayant reçu le plus de compressions métalliques du sculpteur César Badaccini, dit César. Le couple acteurs/scénaristes/réalisateurs qu’elle formait avec Jean-Pierre Bacri a également marqué le paysage cinématographique français.
Le jardin secret d’Agnès Jaoui
Mais on sait moins qu’elle cultive un jardin secret : l’art lyrique et le partage musical. Dotée d’une belle voix de soprano, elle convie ses amis chanteurs et musiciens sur scène, pour un moment éclectique, sympathique et non dénué de charme.
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Pour assurer le show, elle peut compter sur son bagout tendre, avec son côté « même pas peur » et son solide sens de l’humour. Elle sait aussi s’appuyer sur une équipe musicale sûre, rassemblée et talentueuse, menée notamment par le génial et iconoclaste Fernando Fiszbein, compositeur et arrangeur argentin.
Un inventaire à la Prévert
S’en suit alors un programme digne d’un inventaire à la Prévert, qui va d’une cantate de Bach (« vous allez voir, on va dire très souvent ‘sterben’, mourir, mais c’est pas triste », nous dit Jaoui en préambule) à un mambo endiablé bien qu’uniquement parlé, en passant par du Claude François, du Fauré, de la chanson traditionnelle argentine, du Haendel, du Purcell (« l’Elton John de la Queen Mary ») ou encore une chanson de Jaoui elle-même, largement inspirée par René Char et mise en musique par Fernando Fiszbein.
Et le tout fonctionne, car il y a du métier, de l’engagement, de la sincérité et du partage. À tel point, même, que toute la salle se retrouve debout, sans trop savoir comment, à danser et chanter !