AccueilA la UneAngers : le clavecin symphonique du duo Taylor - Christie

Angers : le clavecin symphonique du duo Taylor – Christie

CONCERT – À l’occasion de la première édition du festival Angers Pianopolis, les clavecinistes William Christie et Justin Taylor font découvrir le raffinement des œuvres baroques pour deux clavecins, dans le vaste et beau Grenier Saint Jean d’Angers.

Le tout nouveau festival de piano Angers Pianopolis, dans le désir de son initiateur, le musicologue Nicolas Dufetel, de faire entendre le piano dans toutes ses dimensions, se permet un pas de côté en élargissant sa programmation au clavier, et plus particulièrement au clavecin. Pour mettre à l’honneur cet instrument, il ne faut rien moins que deux grands interprètes dont un ancien élève du conservatoire d’Angers, Justin Taylor. Il est accompagné d’un véritable monument du clavecin et de la musique baroque qu’il connaît particulièrement bien, William Christie, fondateur des Arts Florissants.

Le clavecin au Grenier !

Pour ce concert à deux clavecins, dans le beau Grenier Saint Jean d’Angers, quelques arrangements d’œuvres connues, tels Trumpet Tune de Purcell, la Marche pour la cérémonie des Turcs de Lully ou La danse des sauvages de Rameau, accompagnent des œuvres moins connues écrites spécialement pour deux clavecins. L’occasion de découvrir deux Suites de Gaspard Le Roux, parmi les sept de sa composition très prochainement gravées sur disque par le duo.

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L’imposante salle peut paraître disproportionnée pour l’intimisme que l’ont pourrait attendre d’un concert de clavecins, mais les poutres soutenant une belle charpente en coque de bateau renversée offrent une acoustique néanmoins équilibrée et permettent ainsi au public, fourni, d’apprécier les qualités exceptionnelles des deux musiciens. La rigueur et la précision qu’exige le jeu du clavecin trouvent ainsi, et particulièrement dans l’œuvre de Gaspard Le Roux, de superbes occasions de servir une écriture particulièrement bien construite et équilibrée. L’interprétation se montre sensible, voire émotive, par l’utilisation d’appogiatures et quelques subtilités mélodiques comme de discrets et efficients chromatismes dans la Sarabande en rondeau de la Suite en la mineur. Les arrangements pour deux clavecins, bien que sans doute bien étudiés, montrent néanmoins que l’écriture demande un art, voire une science, très précis pour ne pas tomber dans une certaine confusion des timbres et des parties. Gaspard Le Roux, comme Giles Farnaby, joue avec finesse d’échos et de réponses que l’on retrouve avec moins d’évidence dans l’arrangement des extraits du Troisième Concert royal de François Couperin.

Continuant le double plaisir de cette symphonie de clavecins, William Christie et Justin Taylor offrent en bis plusieurs pièces, dont le rondeau La Menetou de François Couperin, se permettant ces libertés qui font le miel du répertoire baroque, manifestes de ce secret des petits gestes de mélancolie à la française que l’on retrouve dans les peintures de Watteau, comme l’explique avec délice William Christie. Délice partagé avec un public enchanté, qui salue debout ce duo de deux grands interprètes du clavecin sur deux générations.

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