CONCERT – Jean-Sébastien Bach, ce génie de la composition, a touché à tous les genres musicaux. L’ensemble il Convito, dirigé par la claveciniste Maude Gratton, nous convie à un voyage au cœur de l’œuvre instrumentale de Bach lors d’un concert dans l’abbatiale du Festival d’Ambronay.
Bach, l’âme d’il Convito
Le cœur de l’ensemble il Convito, fondé par la claveciniste Maude Gratton, bat au rythme des compositions de Jean-Sébastien Bach. En cette fin d’après-midi, marquant la clôture du week-end #2 du Festival d’Ambronay, le public a le privilège d’explorer l’univers de Bach au sein de l’abbatiale Notre-Dame. L’ensemble nous offre un aperçu de son travail, mettant en lumière la diversité et la créativité de ce compositeur hors pair. Au programme : des œuvres conçues pour orchestre, tels la Suite pour orchestre n°1 BWV 1066 et le Concerto Brandebourgeois n°5 BWV 1050, ainsi que des transcriptions pour cordes et vents d’œuvres destinées à l’orgue.

Bach, ses Hauts et ses Basses
Le concert s’ouvre sur la Fantaisie pour orgue BWV 562. On ne peut s’empêcher de ressentir un certain manque de netteté dans l’interprétation de l’ensemble, ce qui limite la compréhension des subtilités du contrepoint. Heureusement, la Suite BWV 1066 prend le relais et révèle toutes les qualités de il Convito. Les contrastes saisissants et les passages dynamiques ravissent les oreilles de l’auditeur. Le style français de Bach est palpable, notamment dans son ouverture qui s’inspire de la structure lulliste et qui oscille avec des rythmes pointés. Maude Gratton entame les sections principales avec une grande maîtrise, mais certains départs de parties ou changements de tempo auraient pu bénéficier d’une direction plus affirmée, souffrant par moments d’une légère hésitation.

Bach à la sauce il Convito
Les transcriptions des chorals pour grand orgue offrent des variations dans les effectifs, avec des résultats mitigés. La version pour clavecin seule du Kommst du nun BWV 650 est joliment ornée, mais un peu plus de respiration aurait été bienvenue. Le Christe du Lamm Gottes BWV 619 est accompagné des hautbois da caccia qui apportent une mélancolie bienvenue grâce à leur timbre rond. Cependant, la direction du cantus firmus des chorals aurait mérité plus de clarté et d’expression, au-delà de l’interprétation précise mais manquant un peu d’âme. Le Concerto Brandebourgeois, quant à lui, conserve son charme bourgeois avec des instrumentistes agiles et des jeux contrastés. Maude Gratton nous délecte d’une cadence virtuose à l’Allegro, d’une propreté presque excessive, voire mécanique.

Un bis pour la route
En guise de remerciement à un public reconnaissant, l’ensemble offre en bis le choral bien connu, Wachet auf, ruft uns die Stimme BWV 147, à un tempo plutôt enlevé voire presque précipité. Le veilleur a beau être attentif, les musiciens ont un train à prendre…