AccueilA la UneTchaïkovski, Mozart et une baguette magique à Marseille

Tchaïkovski, Mozart et une baguette magique à Marseille

COMPTE-RENDU – Un parfum de magie flotte dans l’air de la Canebière. L’Orchestre Philharmonique de Marseille convoque l’envoûtement de Tchaïkovski pour Mozart (et le charme de leurs musiques réciproques), ensorcelant le public sous la baguette -magique- du chef Lawrence Foster.

Tchaïkovski enchanté par Mozart

Piotr Ilitch Tchaïkovski a toujours été envoûté par Mozart (Harry Potter aurait dit qu’il fut son Patronus). Plongé dans le chaos de ses affres sentimentales, Tchaïkovski évoque, et même convoque Mozart comme un talisman en 1887 dans sa Suite n°4, intitulée « Mozartiana« . Le compositeur romantique russe utilise même des thèmes du compositeur classique viennois comme autant de formules magiques (notamment l’Ave Verum, comme pour contrecarrer tous les Avada Kedavra). Une incantation mélancolique par les bois, des traits virtuoses à la flûte traversière ponctués avec précision par la harpe : ABRACADABRA, l’esprit de Mozart est là !

Flûtes enchantées, anches hantées et tutti quanti

Le public retient son souffle. Tchaïkovski jette un sort au premier violon de l’orchestre, qui interprète un solo nuancé, précis, d’une justesse irréprochable : un rituel maléfique avec des enchaînements rapides du grave dense vers l’extrême aigu, des bariolages avec l’archet et… le trille du diable.

Un sort de séparation est alors jeté par le programme, et l’auditoire plonge dans le chaos merveilleux de la Cinquième symphonie de Tchaïkovski, puis dans le Concerto n°13 de Mozart avec la soliste Elena Bashkirova.

La musicienne s’installe en grande prêtresse devant son autel (le piano à queue Steinway), et le charme opère, grâce à un jeu aéré et nuancé. La soliste alterne les notes égrenées délicates, cristallines dans l’aigu, avec des trilles souples et des passages  énergiques dans le médium et le grave. La pianiste et les sortilèges génèrent les applaudissements des musiciens de l’orchestre et des spectateurs.

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Baguettes magiques

Le chef d’orchestre Lawrence Foster tient assurément une baguette magique, tel Merlin l’Enchanteur ou un Apprenti Sorcier devenu maître en son art, faisant se mouvoir dans une parfaite synchronisation les dizaines d’archets en un ballet féerique. Cette alchimie savante est réunie avec un dynamisme sans faille.

Le merveilleux des thèmes cycliques entame une ronde infernale menant aux profondeurs des graves, dans une messe noire à la dense pâte sonore. Les thèmes incantatoires parcourent les sections instrumentales avec de grands phrasés, s’élevant du chaos en contretemps rebondissants des cuivres toujours précis. Même les roulements des timbales à la rythmique imperturbable annoncent la rédemption, en une Symphonie Fantastique.

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Expecto Patronum

La salle est hypnotisée, ivre de musique. Cette fantasmagorie déchaîne les applaudissements. Certains sont debout, les cris de joie fusent. Le chef d’orchestre applaudit ses musiciens. Mozart et Tchaïkovski continuent ainsi de hanter les esprits, bien après ce moment privilégié, au long de l’après-midi, et au-delà : un rituel mémorable !

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