DANSE – Soirée spéciale pour les 40 ans de la compagnie Momix, au cours de laquelle on découvre une compilation des pièces du chorégraphe et directeur de la troupe, Moses Pendleton. C’est une ambiance de fête qui règne au Teatro Olimpico avec la collaboration de l’Académie Philharmonique de Rome. Un enchaînement d’extraits bien ficelé permettant aux fans de retrouver la compagnie et aux autres d’en découvrir le style.
Les scènes s’enchaînent mais ne se ressemblent pas
Pendant cette heure et quart de danse on aura vu pas moins de 17 extraits de 6 spectacles. Chaque scène a des costumes, des effets visuels, des univers musicaux et des styles chorégraphiques différents. Pas de quoi s’ennuyer ! Si certains extraits sont particulièrement originaux on pourra regretter par moment certaines facilités mais surtout une musique bien trop forte.
On a aimé : l’originalité
- Si l’on ne devait retenir qu’un extrait ce serait celui ci : un homme et une femme arrivent en ski avec des combinaisons argentées moulantes sur une musique techno. Cet accessoire peu commun offre de nouvelles possibilités chorégraphiques : les danseurs peuvent se pencher excessivement vers l’avant sans basculer. Les portés sont impressionnants ! Si seulement on avait la même classe sur les pistes !
- D’autres scènes retiennent notre attention, comme celle où des lettres sont projetées sur les corps des danseurs, qui s’enroulent dans des rouleaux de papier avec en fond un bruit de papier déchiré.
- Le travail des lumières est particulièrement astucieux pour produire des ambiances variées. Dans le noir, les danseuses jouent avec des bâtons lumineux qui éclairent leurs différentes positions (grands pliés, relevé, dégagé…). Dans une autre scène, les bras des danseurs en bleu phosphorescent dessinent des formes variées : tantôt géométriques en jouant notamment avec l’angle des coudes, tantôt plus rondes pour faire apparaître les ailes d’un oiseau.
On a moins aimé : trop d’originalité
- La scène d’ouverture notamment est très surprenante : les danseurs en combinaisons orange font bouger leurs tentacules de la même couleur. S’ils débordent d’énergie avec beaucoup de petits sauts sur place, les expressions de joie sur leurs visages sont bien trop marquées pour être naturelles.
- Les scènes masculines sont particulièrement surjouées : lorsque, habillés en abeilles, ils se mettent à frétiller, on retient difficilement un fou rire. De même lorsque, déguisés en cowboy avec une jambe de bois plus longue, ils font semblant de tomber au bruit d’une porte qui grince… C’est dommage car cet accessoire permettait de belles pirouettes et des moments comme suspendus dans les airs.
- Après l’entracte, ce sont des chiens rouges en ballon plastique gonflé qui nous accueillent. Assez perturbé, le public essaie de deviner où le corps du danseur se cache dans ce costume pour le faire bouger !
À lire également : Rossini à l’Opéra de Rome, le cliché de la drague à l’italienne
Dernière scène : le public s’emballe
Pour la dernière scène les danseurs débarquent accompagnés d’alter ego en poupées de chiffons grandeur nature qu’ils mettent en mouvement. Les femmes tiennent parfois leur partenaires inanimés entre leurs jambes et les hommes ont des bustes de danseuses accrochés à leur taille. Évitant l’écueil du vulgaire, cette scène enchante le public.
Les saluts chorégraphiés se font sous les applaudissements enthousiastes du public. L’originalité du chorégraphe et l’énergie débordante des danseurs sont ainsi récompensés.