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La Belle au Bois Dormant revisitée : les enfants y trouvent leur conte

COMPTE-RENDU – Le public, jeune de préférence, répond tous les ans en nombre à l’appel du Tintamarre, festival vichyssois mêlant théâtre et musique. Dans le cadre du Centre Culturel de la ville, à l’empreinte Art Déco, la première date de cette édition 2023 donne à entendre une fort divertissante version de La Belle au Bois Dormant, aux frontières du théâtre et de la musique. Effet merveilleux garanti ! 

Une formule magique

D’abord, prendre un grand classique des contes pour enfants. Avec une princesse et son prince dont on finira par dire « qu’ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Ensuite, choisir une troupe de rêve, avec des artistes maîtrisant avec un même bonheur communicatif les arts du récit, de l’humour bien senti et de la musique enivrante. Puis, saupoudrer d’un philtre magique venant transformer le tout en un format de poche susceptible de plaire au plus grand nombre, et notamment à des enfants ravis de pouvoir terminer leur mercredi au théâtre avec les copains, sans jamais s’ennuyer ni se demander quand tout cela finirait.

Difficile de dormir avec une telle musique (de qualité)

Cette recette magique, le dynamique et épatant collectif Ubique semble la connaître sur le bout des doigts, lui qui vient proposer à Vichy sa version très personnelle et captivante de La Belle au Bois Dormant, classique parmi les classiques venu dans la ville thermale se faire une petite cure de jouvence. Le tout dans le cadre de la 14ème édition du Festival Tintamarre, qui se fait fort de faire venir un (très) jeune public dans les salles de spectacle pour l’initier au plaisir de la musique, du théâtre, et même de l’opéra (en atteste ce Hansel et Gretel vu dans ce même cadre il y a deux ans).

À Lire sur Ôlyrix : Hänsel, Gretel et la magie de l'Opéra à Vichy
Féerie de saison

Ainsi, de l’histoire de cette princesse vouée à grandir sous la menace d’un sort qui finira par s’accomplir, trois jeunes artistes s’emparent ici avec malice et pertinence, usant de leurs voix de conteurs avec mimiques et gestes tout en emphase, presque chorégraphiés, pour donner vie à l’intrigue sur une scène faiblement mais subtilement éclairée, comme pour mieux plonger tout le monde dans une châtelaine et féerique ambiance. Féerique, et drôlatique aussi, comme lorsque, sur le berceau de l’enfant, le trio se glisse dans la peau des fées se disputant le privilège de distribuer la beauté et la bonté, avec de risibles formules telles que « Abracadabrus racletus fromagus » dont le pouvoir magique opère illico sur les zygomatiques des petites têtes blondes en salle. Puis survient la méchante fée, qui peine à faire peur avec son élocution faussement tremblante, et qui se fait même franchement poilante lorsqu’elle en vient à rêver de s’imaginer boire un petit chocolat surmonté… d’une andouillette. De quoi prêter à rire, comme lorsqu’il s’agit pour les conteurs de chanter les louanges de la nature entourant le château de la princesse endormie, avec ces « deux oiseaux qui s’aiment tout là haut », un refrain pouvant donner lieu à une chanson « qui pourrait rapporter un sacré pognon ! ».

Il était une voix (et même plusieurs)

Car l’on chante aussi, donc, dans ce spectacle au rythme enjoué où récit et musique s’alternent et se marient avec un même enchantement. Les artistes relèvent d’ailleurs un pari audacieux, usant d’instruments à la fois classiques et baroques pour permettre d’étoffer plus encore un environnement sonore allant de la chanson de troubadour au slam bien plus actuel, comme pour mieux montrer aux enfants toute la richesse des genres musicaux d’hier et d’aujourd’hui. Au centre de la scène, la pétillante Audrey Daoudal manie avec une égale maîtrise l’art du récit et celui du coup d’archet, échangeant à l’occasion son violon pour le xylophone ou le tambour à peau, et se montrant idéalement investie dans l’incarnation d’une Belle un peu candide rêvant de nature et de grands espaces. Vivien Simon se plonge avec autant d’aisance dans de multiples rôles, dont celui d’une méchante fée irrésistible de drôlerie, à ce point effrayante qu’elle ne suscite chez les petits que… l’hilarité générale. Quant à Simon Waddell (troisième interprète de ce trio qui a signé texte, musique et mise en scène), esthète de la guitare baroque et du théorbe, il use lui aussi de polyvalence pour se fondre dans plusieurs incarnations, dont celle d’un garde ultra-protecteur quoique distrait, et d’un prince un peu benêt qui finit malgré tout par séduire sa Belle. 

À Lire : La Belle au bois dormant au cinéma

Et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants, le tout sous les acclamations d’un jeune public conquis par le merveilleux pouvoir conjugué de la musique, de la drôlerie, et surtout du talent.

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