Le quatuor Elika déménage !

CONCERT – Le quatuor Elika composé de musiciens de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse propose dans le cadre de la saison de ce dernier, un concert « Paris – Saint Pétersbourg » situé exceptionnellement à l’espace Diagora de Labège (périphérie de Toulouse). 

Nouveau lieu ! Nouvelle forme !

La musique de chambre n’est pas si fréquente sur les brochures de l’Orchestre du Capitole où l’on retrouve surtout grandes symphonies et concertistes de prestige. Le défi de proposer ce format à son public, habitué à l’excellence et aux possibilités infinies du grand orchestre était donc important. Le quatuor Elika a choisi pour l’évènement l’espace Diagora de Labège. Ce n’est pas un hasard, car c’est ici que depuis cette année, l’orchestre prend ses quartiers d’été pour répéter, en raison des liftings saisonniers de la Halle aux Grains prévus encore pour quelques prochains étés. La scène de l’amphithéâtre a été décorée de quatre boules lumineuses au sol et de draps descendant du plafond jusqu’au plancher sur lesquels se posent des jeux de lumières mauve, fuchsia et bleue. Le quatuor à corde se compose du violoniste Kristi Gjezi (supersoliste de l’orchestre), de la violoniste Edwige Farenc, de l’altiste Juliette Gil et du violoncelliste Pierre Gil (qui remplace Sarah Iancu annoncée souffrante). Ils ont choisi deux quatuors complémentaires : Tchaïkovski et Ravel. Leur futur ex-chef Tugan Sokhiev, champion russe de la musique française, n’est pas très loin…

À lire également : Le chef d’orchestre Tugan Sokhiev démissionne à Toulouse
Tchaïkovsky et Johnny : allumer le feu

Le quatuor oppose la sensibilité de Tchaïkovski à la folie de Ravel dans deux oeuvres où on retrouve pourtant la même architecture du drame percée de niches délicates. Le quatuor de Tchaïkovski sous les archets d’Elika allume la mélancolie d’un feu de cheminée en hiver traversé d’une bûche solide et rassurante sous laquelle on sent, vulnérables et sensibles, rougeoyer quelques braises qui réchauffent et attendrissent le coeur du public, avant de raviver la flamme dans le Scherzo final. Un brasier virtuose.

Ravel et Calogero : le feu d’artifice

Parfaite transition avec le quatuor de Ravel : un feu d’artifice avec ses oppositions irrésistiblement marqués, souvent même d’une note à l’autre ! Les musiciens l’ont bien compris : dans le troisième mouvement, la sévérité du violoncelle fait face au violon, au premier les aigus du premier violon tranchent avec l’ensemble, jusqu’aux élans dynamiques et parfois sombres du bouquet final. La délicatesse d’archet permet pour autant une adaptation constante et pertinente du son ainsi que la démarcation de chacun des instruments. Si le jeu est souvent intense il garde toujours l’humilité nécessaire pour éviter l’inélégance : on chante, mais on ne crie jamais !

Enfin après une première salve d’applaudissements l’orchestre interprète « Quand ton doux regard se pose sur moi » extrait du cycle Les Cyprès d’Antonin Dvorak pour revenir dans la tendresse et la suavité. Ils sont ensuite de nouveau applaudis mais pas assez pour revenir sur scène.  

Demandez le programme !

  • P-I. Tchaïkovski – Quatuor à cordes n°1 en ré majeur, op. 11
  • M. Ravel – Quatuor à cordes en fa majeur, op. 15
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