AccueilÀ l'écranA l'écran - DanseCasse-Noisette au cinéma depuis Londres : vous avez dit Classique ?

Casse-Noisette au cinéma depuis Londres : vous avez dit Classique ?

DANSE – Le Royal Ballet de Covent Garden (joyau de la couronne artistique) déploie à travers 950 écrans de cinémas dans 22 pays différents sa légendaire production du ballet Casse-Noisette chorégraphiée par Peter Wright : parfait pour les fêtes !

Block-Buster de Noël

Depuis 40 ans désormais, cette production phare du classicisme chorégraphique fait les beaux soirs des fêtes de fin d’année à Londres. Cette retransmission au cinéma permet déjà de s’apercevoir que le Royal Opera House affiche une salle complète pour ce Casse-Noisette traditionnel de Noël, mais aussi que le spectaculaire rideau de scène affiche toujours les initiales ER (Elizabeth Regina) et non pas encore CR (Charles Rex)… Devant Casse-Noisette, nous sommes tous encore des enfants.

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Classicisme centenaire

Pour magnifier encore un peu plus le ballet et la musique de Piotr Ilitch Tchaïkovski, le danseur et chorégraphe Peter Wright, âgé aujourd’hui de 97 ans, a bénéficié de moyens considérables mobilisant au niveau de la danse proprement dite la presque totalité du corps de ballet, mais aussi les élèves de l’école. Directement inspirée par la chorégraphie originale élaborée par Lev Ivanov pour la création du ballet à Saint-Pétersbourg en 1892, l’approche de Peter Wright s’avère éminemment classique. Elle permet aux artistes de révéler toute leur maîtrise technique, mais aussi leurs dons de comédien tout en laissant tout de même la place à l’expressivité et la sensibilité.

Sir Peter Wright dévoile son secret de jouvence : la magie du ballet, la passion du spectacle, la féerie des Classiques (même s’il n’y croyait pas au début)

Toutefois, les gros plans ont tendance à démultiplier les attitudes des danseurs et les gestes un rien convenus, conçus pour être regardés depuis la salle de spectacle et qui, alors, y passent avec plus de naturel.

À la baguette, Andrew Litton, par ailleurs directeur musical du New York City Ballet, s’empare de la partition avec vaillance et une connaissance accomplie tant de la chorégraphie que de l’ambiance du spectacle.

Féerie

La projection au cinéma permet aussi d’apprécier la qualité des visuels de cette production. Les décors magnifiques notamment au premier acte, s’avèrent particulièrement spectaculaires. Ils se transforment ainsi à vue d’œil, notamment durant les différents tours de passe-passe du docteur Herr Drosselmeyer, savant et magicien, créateur par ailleurs d’horloges mystérieuses et de jouets mécaniques. Le personnage constitue dans cette production le fil rouge de l’intrigue, presque constamment présent en scène du début à la fin du ballet. Les costumes, créés comme les décors par Julia Trevelyan Oman, participent de l’enchantement général, à la fois tout en légèreté ou en parfaite situation. Les scènes successives émerveillent avec tous ces invités impatients lors de la fête de Noël et ces enfants avides de cadeaux. La dimension plus féérique, voire lyrique, s’installe lorsque la jeune Clara restée seule se trouve entraînée dans l’univers fantastique de Drosselmeyer, qui lui a offert le pantin casse-noisette qui renferme l’âme de son neveu victime d’un sortilège (que Clara saura vaincre). La scène des flocons de neige réunissant 24 ballerines virevoltantes clôt le premier acte. Le second transporte le spectateur jusqu’au jardin enchanté du Royaume des Délices, où règnent la Fée Dragée et son Prince Orgeat. Le divertissement qui suit permet de réentendre toute la poésie et la joliesse de la musique de Tchaïkovski au cours de la danse des mirlitons, de la danse arabe ou espagnole, de l’ineffable Valse des Fleurs et le brillant finale réunissant tous les interprètes dans un moment particulièrement virtuose. 

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Un corps de ballet aux sommets

Sophie Allnatt, silhouette fragile à la Audrey Hepburn, s’empare du rôle de Clara avec une fraîcheur et un naturel confondant. Aérienne et souriante, elle fait oublier la technique au profit de l’incarnation la plus juste. À ses côtés, Leo Dixon rayonne de beauté et de maîtrise, conférant au double personnage du Casse-Noisette/Hans-Peter, une identité qui frise l’idéal. Il forme avec sa partenaire Sophie Allnatt un couple d’une grande crédibilité. Le fameux pas de deux incombe au couple constitué par la Fée et le Prince. Éminente styliste, Anna Rose O’Sullivan éblouit par la perfection de sa technique, sa grâce, sa légèreté, son élégant port de tête et son aisance impressionnante sur les pointes. Marcelino Sambé lui donne une réplique d’un niveau de qualité équivalente, fiévreuse et empli d’enthousiasme.

Marcelino Sambé, vedette également d’un court-métrage de la maison royale

Le rôle de Herr Drosselmeyer est incarné par le danseur de caractère Thomas Whitehead auquel il impulse une présence scénique à la fois esthétique et puissante. Ce spectacle créé pour la période de Noël peut paraître aujourd’hui un peu trop formel avec son côté « bonbons ou pudding à l’anglaise ». Il reflète une époque chorégraphique un rien délaissée certes au plan esthétique, mais qui semble toujours autant ravir le public anglais !

Une séance de cinéma parfaite pour cette période de fêtes (infiniment plus envoûtante que de regarder l’énième rediffusion d’un film de Noël à la télé).

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