AccueilA la UneBojan Z et Youn Sun Nah : du jazz de haut vol

Bojan Z et Youn Sun Nah : du jazz de haut vol

COMPTE-RENDU – Conclusif d’une tournée de 20 dates en Allemagne, France, Autriche, Roumanie et au Grand-Duché du Luxembourg, le concert de la chanteuse coréenne Youn Sun Nah et du pianiste franco-serbe Bojan Z à La Cigale (Paris) a tenu toutes ses promesses. Quand deux géants du jazz mettent en commun leur univers, ça donne une rencontre au sommet. Heureux les simples humains qui y assistèrent !

La chanteuse de jazz Youn Sun Nah est un phénomène à elle toute seule. Née à Séoul en 1969 dans une famille de musiciens professionnels, elle chante depuis toute petite. Sa voix a un ambitus incroyable, des archi-graves d’une vraie voix d’alto aux aigus d’une soprano colorature. Elle a également une plasticité de timbre peu courante, qui lui permet de passer en un rien de temps de la petite fille sage à la chanteuse de métal peroxydée ou à la sorcière chamanique, sans oublier la chanteuse de blues dans la plus pure tradition ou encore la chanteuse réaliste façon Mireille Mathieu. Sa longueur de souffle est hors du commun et son scat d’une précision ébouriffante.

De B à Z

Quant au Serbe Bojan Z, installé en France depuis 1988, c’est un des pianistes de jazz actuels les plus brillants. Autant à l’aise à l’orgue Fender-Rhodes qu’au piano (au clavier ou debout, à frapper sur les cordes et le couvercle), il a une main gauche aussi talentueuse que la main droite, les deux évoluant en autonomie tout en étant raccordées. Sa musique est puissante et inventive, croisant et fusionnant avec talent plusieurs cultures. Quant à ses improvisations, elles viennent idéalement prolonger le geste initial.

À lire également : Paul Lay et Bojan Z - une rencontre au sommet à Rungis
Et on se sent bien…

Autant dire qu’avec ces deux-là, la musique ne reste pas sage. Elle part explorer, avec les moyens de son ambition, les horizons larges de plusieurs esthétiques, qu’elles soient celle du jazz de Nina Simone (Feeling Good) ou du negro spiritual (Motherless Child), de l’ésotérisme de Björk (Cocoon) ou du réalisme déchirant de Sans toi, de Michel Legrand.

Sans toi mais bien avec eux

Aussi à l’aise en Anglais qu’en Français, la voix-caméléon de Youn Sun Nah, portée par le piano puissant et incantatoire de Bojan Z, vient envoûter chaque recoin de la belle salle, élégante et intimiste de La Cigale et saisir de bonheur toutes les personnes présentes.

Si vous voulez vous immerger dans cet univers magique, vous pourrez toujours écouter l’album Elles, que Youn Sun Nah a enregistré avec le pianiste américain Jon Cowherd. On y retrouve la plupart des chansons du concert, dans un très beau travail d’esthétique et d’atmosphère. Par contre l’ensemble, très léché, manque de ce supplément d’âme et d’engagement que la chanteuse sait -ô combien- donner sur scène et qui est véritablement transportant.

I’ve seen that face before – Youn Sun Nah (chant), Bojan Z (piano) : vous aurez désormais vu ce visage et entendu cette voix…
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