Audrey, les yeux dans ses bleus…

DANSE – François Mauduit et sa compagnie chorégraphique présentent au Théâtre des Champs-Elysées pour un soir seulement un ballet intitulé Dans les yeux d’Audrey, librement inspiré de la vie de la mythique Audrey Hepburn, ses joies et ses peines.

En presque deux heures d’un spectacle enchanteur, François Mauduit et sa troupe de 20 danseurs entrainent le spectateur sur les pas de cette grande dame du cinéma hollywoodien, modèle infini de grâce, de beauté intemporelle, mais aussi femme sensible au grand cœur. Sa sveltesse, ses magnifiques yeux en amande, sa voix mélodieuse hantent toujours la mémoire des cinéphiles. Divisé en huit tableaux très différents en terme d’atmosphère et de durée, François Mauduit a choisi de bousculer dans ce ballet le temps et son ordonnancement habituel, racontant la vie d’Audrey Hepburn sous forme de flash-backs successifs.

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Histoire de jeunes femmes

Trois interprètes se succèdent dans le rôle-titre, selon les étapes de sa vie, dans un décor simple- mais représentatif de chaque époque- et parfaitement éclairé selon les besoins et les circonstances. Au premier tableau, avec sa chorégraphie très joyeuse et optimiste, un rien inspiré de Georges Balanchine, succède une vision idéale des dernières années de sa vie dans sa résidence en Suisse, tandis qu’elle se remémore sa première jeunesse heureuse. Les années de guerre avec l’invasion des troupes allemandes durant son adolescence aux Pays-Bas, l’abandon prématuré du père qui devait l’affecter toute sa vie, la découverte de la danse qui lui permet de s’évader des difficultés du quotidien parcourent le tableau suivant avant que la beauté et la suprême élégance vestimentaire,-le chic suprême-, d’Audrey Hepburn ne s’imposent au monde.

© E.Fiaudrin

La rencontre décisive avec le couturier Hubert de Givenchy, son mentor, à l’occasion du préparatif du tournage du film Sabrina de Billy Wilder, constitue un autre beau moment chorégraphique. Un autre tableau voit Audrey Hepburn recevoir l’Oscar pour son interprétation de la Princess Ann dans Vacances Romaines au tout début de sa carrière cinématographique. Un grand bal vient fêter l’événement, avec ses ballerines en tutus colorés et ses danseurs en habits. Toute de blanc vêtue, Audrey s’interroge. Pas sur son avenir professionnel qui semble désormais tout tracé, mais sur son devenir personnel et son désir inné d’enfant. Au sommet de sa carrière, Audrey ne cesse de tourner et fréquente assidument les plateaux de cinéma, ici animés avec virtuosité par François Mauduit, élève et disciple de Maurice Béjart.

© E.Fiaudrin
Breakfast at Audrey’s

La vie de l’actrice est évoqué, et l’engagement de la femme envers l’enfance défavorisée aussi. Le ballet s’achève avec un sentiment de paix et de douceur sur la voix d’Audrey Hepburn interprétant la fameuse chanson oscarisée d’Henry Mancini, Moon River. L’émotion déjà palpable tout au long du ballet s’impose un peu plus à ce moment précis. Sur scène, habillée à la façon élégante d’Audrey Hepburn, Géraldine Lucas rayonne de sensibilité et d’un mimétisme troublant. Elle recrée sans jamais forcer le trait la délicatesse des déplacements de l’actrice, sa démarche souple et élégante, ses gestes même, notamment les mouvements de bras si gracieux à l’écran.

  • Louise Djabri et Vittoria Pellegrino habitent pour leur part avec esprit et talent Audrey Hepburn enfant, puis jeune femme.
  • Nelly Soulages incarne la mère d’Audrey avec une danse plus dramatique, plus démonstrative, tandis que Mohamed Sayed s’empare avec force du personnage de l’Homme en noir (le père d’Audrey ?), qui vient hanter le plateau et déstabiliser la jeune femme aux instants les plus heureux de sa vie.
  • Lorenzo Bernardi campe pour sa part le metteur en scène et plus encore un Hubert de Givenchy ébloui !
  • Francesco Cafforio et Nicola Lazzaro, ce dernier bénéficiant des parties plus souriantes de la chorégraphie, complètent ce plateau soigné.
© E.Fiaudrin

Ce ballet est accompagné de musiques enregistrées, de Candide de Bernstein, à Grieg en passant par Sibelius ou Maurice Ravel, Schubert, Georges Gershwin, Phillipe Glass. La chanson parisienne n’est pas oubliée avec Jolie Môme chantée par Léo Férré et Padam par Edith Piaf. François Mauduit fait renaître de façon particulièrement éclairante la personnalité fascinante de la comédienne, mais aussi de la femme que la vie n’a pas toujours épargné. Un spectacle en forme d’hommage à une vraie star de l’écran, totalement inoubliable.

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