AccueilSpectaclesComptes-rendus de spectacles - Instrumental2 fois 4 Saisons : le grand huit de Manon Galy

2 fois 4 Saisons : le grand huit de Manon Galy

CONCERT – Au festival de Toulouse, la violoniste Manon Galy à la tête de l’Orchestre de Chambre de Toulouse interprète les Quatre Saisons de Vivaldi dans un concert 2 en 1 : version originelle et version Max Richter. 

Dérèglement climatique : les saisons de Vivaldi à la sauce Richter

Renouveau et continuité : le programme du jour propose la version originelle de Vivaldi et sa revisite en 2012 par Max Richter. Cette dernière conserve l’essentiel des motifs principaux immédiatement identifiables, quitte à les transformer par des effets de boucles et de répétitions en particulier. Une ambiance de fond inspirée de la musique électronique est quelquefois ajoutée, créé par des thèmes lents et prolongés aux cordes graves. Le tout rappelle parfois la musique de cinéma (pour lequel travaille d’ailleurs souvent le compositeur) et de science-fiction en particulier comme les suraigus éthérés amorçant le second mouvement de l’été qui peuvent rappeler ceux utilisés dans Alien Covenant (qu’ils ont peut-être inspiré). Finalement les parties de Vivaldi se retrouvent comme un coq en pâte dans ce nouvel écrin, ce qui prouve autant l’intemporalité de ces premières quatre saisons que leur modernité. 

Le printemps de Galy

L’interprétation est limpide, côté soliste comme côté orchestre (qui a déjà enregistré les Quatre Saisons dans les années 90 avec Alain Moglia). L’Orchestre de Chambre de Toulouse laisse l’espace nécessaire à Manon Galy pour s’exprimer. Elle le fait avec des mots choisis, tantôt tendres voire langoureux au troisième mouvement du printemps, tantôt dans la confidence à la fin du premier mouvement de l’automne puis dans un recueillement presque religieux dans l’hiver doux-amer qui suit. S’ils paraissent aussi vrais et arrivent à toucher aussi directement l’auditeur, c’est grâce à la justesse de leur ton : l’expression est fluide, sincère avec parfois le soupçon de retenue nécessaire dans le rythme ou dans le volume. Le phrasé est clair et les effets se limitent à ce qui est nécessaire, avec un vibrato utilisé tout en dosage qui renforce l’expression de la sensibilité sans jamais l’exagérer.

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La tempête de fin d’été et l’Allegro non molto de l’hiver sont entrainant tout en conservant la légèreté de l’ensemble, évitant les effets de manches et le bruit de fond de certaines interprétations. Les ostinatos sont reproduits avec précision contribuant à l’aspect hypnotique de certaines parties (dans la version Richter en particulier). Les atmosphères sont générées avec intelligence, comme le pianissimo et le choix du tempo du second mouvement de l’automne qui attirent l’attention de l’auditeur sur le violon. 

Ces deux fois quatre saisons ont ravi le public toulousain, comme autant de rayons de soleil dans un soir d’été…

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