DANSE – Quel est l’un des plus grands atouts de la ville de New York ? Le métissage culturel. Cette ville, issue d’un énorme flux d’immigration, accueille des communautés ayant apporté leurs propres coutumes, styles et danses dans une grande cocotte bouillonnante donnant des résultats inédits. Le BAAND Together Dance Festival capture cette essence pour montrer cette fraîcheur tout en gardant la technique irréprochable du ballet classique, mêlant de nouveaux styles et renouvelant chaque mouvement dans une exploration des racines et des ailes de la danse, dans la ville qui ne dort jamais. On vous propose un genre d’article nouveau : la géo-chorégraphie. Allez, grimpez dans le taxi, on vous emmène !
New York City Ballet : cours de danse dans l’Upper
Le New York City Ballet ouvre le bal avec le Duo Concertant d’Igor Stravinsky, chorégraphié par George Balanchine et interprété par Indiana Woodward et Taylor Stanley. La scène s’ouvre sur un long piano à queue joué par Elaine Shelton, accompagnée par Sean Lee au violon. Les danseurs profitent de la musique, tranquilles. Après un saut en arrière, ils débutent une danse chaleureuse et classique, pleine de romantisme, avec un rapprochement au public ponctué de moments comiques pour donner un côté plus humain. Leur prestation est une douce entrée en matière, une invitation à s’abandonner à la beauté du ballet classique, qui plonge dans les racines de la danse pour lui donner des ailes.
Quelques minutes avant, l’introduction s’était faite un pue plus directement pour le public, qui avait été invité à participer à une chorégraphie courte avec toute la salle, par le MC de la soirée, Robert Garland.
Alvin Ailey American Dance Theater : Tribeca baroque
L’Alvin Ailey American Dance Theater marque les esprits avec l’apparition de trois danseurs dans une chorégraphie envoûtante pensée par Hans Van Manen, alliant modernité, technique et perspicacité au rythme de la Partita pour violon seul n°1 en si mineur BWV1002 de J.S. Bach. Renaldo Maurice, James Gilmer et Shawn Cusseaux offrent chacun à leur tour une performance dynamique et audacieuse, ancrée dans les influences de la culture afro-américaine tout en gardant la technique classique du ballet. Les mouvements atypiques, riches en énergie, surprennent à chaque fois que les danseurs échangent la scène entre eux. Leurs corps racontent des histoires de résilience et de passion, capturant l’essence de la danse contemporaine.
Ballet Hispanico : East Harlem latino
D’un autre côté, le Ballet Hispanico arrive en toute ferveur avec une influence très latino, rompant les codes avec une chorégraphie d’Annabelle Lopez Ochoa inspirée des œuvres de René Magritte. Les six danseurs, portant des chapeaux mythiques, exécutent une danse éclectique sur des sons acoustiques, mêlant mouvements latinos et une liberté corporelle totale, tout en restant solidement synchronisés pour créer des figures et motifs amplifiés par des ombres massives en arrière-plan. Leur performance est une explosion de couleurs et de rythmes, une véritable célébration de la culture latino-américaine.
American Ballet Theatre : l’aristocratie de l’Upper east side
Dans un effort pour revenir au classique, l’American Ballet Theatre présente une danse romantique sur un nocturne de Chopin, joué au piano par Jacek Mysinski et interprété par Sunmi Park et Joseph Markey. Ce duo intime, chorégraphié par Brady Farrar, provoque des soupirs dans le public avec une délicatesse exemplaire. Les danseurs, utilisant la technique du ballet classique avec un expressionnisme ultime et une douceur parfaite, créent une atmosphère précieuse qui envahit toute la salle. C’est une pause délicate et introspective, un moment pour se perdre dans la poésie du mouvement.
Dance Theatre of Harlem : Globe-flotteurs
Pour le grand final, le Dance Theatre of Harlem se démarque par une performance au rythme des sons électroacoustiques intitulée Blake Works (The Barre Project), chorégraphiée par William Forsythe et interprétée par onze danseurs. Cette performance unique, axé sur une rythmique profonde mêlant ballet, hip-hop et danse contemporaine, vise à renouveler le ballet vers un futur innovant. La musique, mélange de techno et d’afrofuturisme, complète cette vision futuriste. Leur danse est un défi aux conventions, un regard vers l’avenir où les frontières entre les genres s’estompent.
À lire également : Gratte-ciels et gratte-sols : le Ballet de Lyon à New York City
Le BAAND Together Dance Festival n’est pas seulement un spectacle de danse, c’est une odyssée à travers les cultures, les histoires et les innovations de New York. Un hommage vibrant au métissage culturel de la ville, qui montre bien comment la diversité enrichit et transforme l’art de la danse. Une expérience très apprécié par les spectateurs, et un incontournable de l’été au Lincoln Center dans le coeur de Manhattan.
