Un spalliste : késako ?

INSTRUMENTAL – Dans la variété de concerts proposés par le Festival de Sablé, certains spectateurs ont pu faire une découverte : le violoncelle d’épaule, ou viola da spalla en italien. On vous explique ce que c’est :

Espèce protégée

C’est bien simple, quand on tape « spalliste » dans un moteur de recherche, il n’y en a que pour lui. Samuel Hengebaert semble aujourd’hui être le seul à se revendiquer comme joueur de cette viola da spalla (littéralement : violoncelle d’épaule), instrument en voie de disparition, redécouvert en 2005 et réintroduit dans les milieux concertants protégés ces dernières années. Cet objet étrange ressemble à une grosse guitare à cinq cordes, portée en bandoulière, mais jouée avec un archet positionné à la verticale. Bien que beaucoup plus petit qu’un violoncelle, il en a l’exacte tessiture, raison pour laquelle son nom y fait référence. Depuis qu’il a rencontré ce spécimen en 2010, Samuel Hengebaert a ajouté cette nouvelle corde à son alto (qui n’en a que quatre), grâce à un instrument reproduit pour lui en 2016 (une expérience digne de Jurassic Park, mais en moins dangereux tout de même).

One rival, two rivals 

C’est dans l’environnement naturel de cette spalla, la Venise du XVIIIème siècle, qu’il puise le répertoire qu’il présente au public lors de ce concert au Festival de Sablé. Et plus exactement, chez deux compositeurs rivaux (d’où le nom du programme, « Rivals », à prononcer à l’anglaise, parce que « Rivaux, pour un nom de programme, c’est moche ») : Antonio Vivaldi (que tout le monde connaît) et Benedetto Marcello (qui a très clairement perdu au jeu de la célébrité…). Chacun voit ici deux de ses sonates pour violoncelle représentées : pour le coup, pas de jaloux. Pourquoi ce choix d’œuvre ? Tout simplement parce que l’ambitus de ces pièces assez aigües suggère qu’elles auraient pu être pensées pour la viola da spalla, qui dispose donc d’une corde aigüe en plus du violoncelle. Mais bon, de l’aveu même de l’interprète, on n’en sait rien, et après tout, peu importe. 

À Lire également : Carmina Latina, Sablé à la conquête du Nouveau Monde (sur Ôlyrix)
Cordes sensibles

Pour ce concert, Samuel Hengebaert n’est cependant pas seul. Il est accompagné de deux membres du collectif ActeSix, qui est à l’origine de ce projet : le flegmatique Ronan Khalil, dont les doigts parcourent le clavecin avec douceur, et Julie Dessaint à la viole de gambe (avec six cordes, donc !) et le sourire aux lèvres. Leur rôle à tous les deux est d’accompagner et de mettre en valeur le spalliste, qui respire avec son violon, les yeux fermés, dans une sorte de danse avec son instrument. Sur une scène placée devant le chœur de la Chapelle Notre-Dame de Précigné, dont l’acoustique généreuse et douce semble idéale pour ce répertoire, ils surplombent le public, qui leur accorde une écoute attentive. 

© Festival de Sablé
Bach à Sablé ?

Si ActeSix revenait au Festival de Sablé, cela serait sans doute pour présenter des suites pour violoncelle de Bach, semble-t-il également compatibles avec une éventuelle création sur spalla. Mais nous n’en sommes pas là… 

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