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Silence, ça joue ! Hommage à la française au Festival de La Chaise-Dieu 

FESTIVAL – Un quatuor à cordes et un piano pour un concert-panorama autour de la jeunesse de Gabriel Fauré, à l’auditorium Cziffra de La Chaise-Dieu, en ce premier jour de la deuxième semaine du Festival.

Ah, ça, c’est de l’entrée fracassante comme on en voit rarement ! Suscitant un profond agacement chez certains (le violoniste Pierre Fouchenneret, au hasard), et l’hilarité chez d’autres, un couple âgé s’avance à grand bruit. Traversant l’assemblée sans un regard pour les musiciens, ils s’installent, alors que la première pièce est déjà bien entamée. L’une passe devant une caméra, l’autre bouscule un micro…

Mais la musique, elle, ne s’encombre pas des impertinences de la vie quotidienne. Sous les archets et les doigts des musiciens, elle s’élève, imposant le silence, peignant des tableaux sonores où se dessinent les contours de la jeunesse de Fauré. La fougue de ses premières années se déploie en un panorama vibrant, contrastant avec les œuvres de Mel Bonis, dont l’écriture résonne déjà avec un Fauré plus mature, celui que le public découvrira les jours suivants.


Chut et Soupirs

Nos deux perturbateurs sont désormais assis, tant bien que mal (sur une marche, leur apparition tardive les ayant privés de tout confort). Eux aussi sont venus, curieux, attirés par un nom sur le programme… celui de Boris Blanco.

À Lire également : Le Festival de La Chaise-Dieu vers les sommets de la Liberté en 2024

Madame explique à Monsieur (en oubliant de chuchoter) : Il s’agit du directeur général du Festival de la Chaise-Dieu ! 

L’image est forte, et d’ailleurs la salle est comble. 

Ce soir, les planches de l’auditorium Cziffra accueillent un casting aux petits oignons, en hommage à ce dernier (György Cziffra, donc), éminent créateur du festival, et pianiste virtuose.

Reprenons : Pierre Fouchenneret, Lise Berthaud et Raphaël Merlin, Monsieur se rappelle les avoir vus quelques jours plus tôt, lors de masterclasses publiques auprès des jeunes de la Génération Chaise-Dieu.

Enfin, Simon Zaoui est lauréat du Prix Fauré au Concours International de Piano de Brest, joli clin d’œil au programme de ce soir.

Mais Monsieur n’écoute plus, et Madame s’énerve. Lui est absorbé par le spectacle qui se déroule sous ses yeux.

Sur scène, un savant ballet se joue, entre Pierre Fouchenneret, qui mène l’ensemble avec une élégance fluide, et ses partenaires, présentant un Fauré déjà mélancolique et raffiné. 

Cordes sensibles, Ouïe fine

Tantôt austères, tantôt curieux, mais jamais percussifs, les jeux entre pianiste et cordes plongent l’auditoire dans un moment hors du temps, presque contemplatif. Les traits d’archet résolument passionnels des deux violonistes dépeignent une exposition des thèmes de Fauré avec une rare sensibilité. D’aucuns l’imaginent pensif et tourmenté, d’autres le comprennent rêveur, d’amour et de jeunesse. Tous, cependant, suivent les musiciens sans sourciller, et semblent captivés, perdus dans ce flot dansant entre altiste et violonistes, pianiste et violoncelliste.

Et ce sont d’ailleurs ces derniers qui feront sourire ces messieurs-dames, complices pour une joute amicale (et virtuose  surtout !). Dans l’audacieux Scherzo de son Quatuor pour piano et cordes n⁰2, Raphaël Merlin au violoncelle et Simon Zaoui au piano s’amusent d’un rebondissant dialogue, intermède facétieux du compositeur.

Mais qu’ouï-je ? Madame râle encore ! On n’entend pas assez le violoncelle, paraît-il ! Heureusement, il brille en soliste dans les trios de Mel Bonis, pour piano, violon et violoncelle. Son doigté remarquablement agile achève de la séduire, et c’est le cœur léger qu’elle voit le concert toucher à sa fin. 

Et tandis que les applaudissements crépitent dans l’auditorium, on ne peut s’empêcher de sourire en pensant que, ce soir-là, le quintette aura, sans le savoir, illustré un vieux dicton : La musique adoucit les mœurs, dit-on ?

Demandez le programme :
Gabriel Fauré, Quintette pour piano et cordes n°1 en ré mineur, op. 89
Mel Bonis, Soir ! Matin !, op. 76
Gabriel Fauré, Quatuor pour piano et cordes n°2 en sol mineur, op. 45

Retrouvez-les :
De Gabriel à Fauré – Maturité, Mardi 27 août à 17h30, Auditorium Cziffra de La Chaise-Dieu 
De Gabriel à Fauré – Sagesse, Mercredi 28 août à 18h, Moulin de Nouara à Ambert 

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