DANSE – Pour lancer la rentrée new-yorkaise, le duo Sharon Eyal et Gai Behar investit l’espace du Park Avenue Armory dans une série de raves dansées. Leur compagnie L-E-V se mêle alors à la faune de Big Apple (ou peut-être est-ce le contraire) pour une immersion complète dans la psyché des chorégraphes, et de la musique de Ben UFO.
Rise, R.O.S.E, Risen
Joli produit de la Batsheva Company qui a contribué à partager le mouvement de danse « Gaga » à travers le monde, Sharon Eyal a peu à peu construit son propre style, en solo puis dans son duo avec Gai Behar. Dans R.O.S.E., la chorégraphe s’émancipe définitivement, en gardant les éléments clefs d’une esthétique toute particulière, mais en l’explosant littéralement au milieu de l’Armory pour nous faire vivre sa propre rave.
Pour l’occasion, Sharon Eyal continue son duo avec Gai Behar et s’associe avec deux autres artistes : Caius Pawson pour la scénographie, et Ben UFO pour la musique. Dans ce spectacle hors normes, le public se retrouve alors au milieu de scène, comme dans une « Rose » en pleine éclosion. L’immersion est totale car le spectacle ne fonctionne que sur une seule condition : le public devra raver s’il veut que la danse émerge.
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Tous transis
Sharon Eyal et Gai Behar construisent cette scène fantastique où le public attend l’évènement, et l’on n’est pas déçu. Tout au long de la soirée, les danseurs se succèdent en solo, duo, ou groupes, comme autant de faunes au milieu de nous. Plongeant entre les danseurs (amateurs) du public, les danseurs (professionnels) à la technique aiguisée révèlent leurs pulsions et leurs tensions, dans le mouvement incessant d’une chorégraphie qui ne s’arrête jamais.
Prisonniers de cette scène mouvante comme nous sommes prisonniers du spectacle, on fixe les danseurs comme ils nous fixent, dans les yeux, sans pouvoir s’en détacher, et sans savoir qui vaincra le premier. Dans le public les cris fusent alors, comme autant de manières de ne faire qu’un avec les créatures de Sharon Eyal et Gai Behar. À mi-chemin entre le piège et le rituel, la rave de Sharon Eyal et Gai Behar, au-delà des différences et des oppositions, tente bien de ne faire qu’un, ou de nous le faire croire.