AccueilInterviewsInterviews - Lyrique3 questions à Catherine Simonpietri

3 questions à Catherine Simonpietri

ARTICLE SPONSORISÉ – Catherine Simonpietri est la fondatrice et directrice artistique de Sequenza 9.3, un ensemble vocal qui ne ressemble à aucun autre. Avec des programmes qui rassemblent professionnels et amateurs, des commandes de créations contemporaines, des arrangements de musiques traditionnelles, Sequenza 9.3 ressemble à son territoire (9.3, vous aviez saisi ?) : pluriel !

Sequenza 9.3 n’est pas un ensemble comme les autres. Qu’est-ce qui vous différencie d’autres chœurs ?

Quand j’ai fondé Sequenza 9.3, je voulais un laboratoire au service de compositeurs. L’un de nos projets phares est donc de créer des œuvres d’artistes vivants, ce qui suppose de pouvoir travailler avec eux. Quand je fais une commande, je cherche pour chacune des voix écrites par le compositeur l’interprète à qui elle correspond. Nous disposons donc d’une structure à géométrie variable, de 6 à 32 chanteurs, avec une équipe stable, entre 12 et 16. En effet, le son d’un chœur se construit aussi dans la durée.

Chaque chanteur doit pouvoir être soliste, parce que l’écriture des œuvres que nous créons l’exige la plupart du temps : nous sommes donc un ensemble vocal de solistes. Je suis une amoureuse du son, et cela me plaît d’explorer toute la palette, du grave au suraigu. Alors d’un côté, plus la voix est riche, charnue et puissante, plus j’aime ! Mais ce que je cherche d’abord chez les artistes que j’engage, c’est qu’ils soient des musiciens capables d’aborder des langages musicaux très différents. Il faut être à l’aise avec la lecture !

Une autre composante forte de notre ensemble est de faire place aux esthétiques de la musique dite « traditionnelle ». J’aime beaucoup la vocalité brute des répertoires de tradition orale, et j’aime les voir infuser dans la création. En amont des JO, nous avons collecté des chants de plus de 150 pays, d’habitants qui vivent sur le territoire de Seine-Saint-Denis, et nous en avons fait une œuvre. C’est ça aussi, Sequenza 9.3.

Dans Sequenza 9.3, il y a 9.3. Ce département est si important pour vous ?

Oh oui ! Toute jeune diplômée, j’ai cherché un poste de professeure, et j’ai été prise au Conservatoire d’Aubervilliers. J’ai présenté l’année d’après un projet de création au Département de Seine-Saint-Denis. C’était en 1998, et le 93 n’a jamais cessé de me soutenir depuis. C’est un territoire à la richesse culturelle foisonnante, dans lequel j’ai pu créer cette fusée à trois étages : associer des compositeurs travaillant en proximité avec l’ensemble professionnel, organiser des ateliers de chant choral amateur, et diffuser la création contemporaine. Tout cela avec le soutien de tellement d’acteurs du territoire, réunis autour de projets communs !

Il arrive souvent que je commande des œuvres dont le cahier des charges inclut le fait de mettre professionnels et amateurs à l’honneur. Je crois beaucoup à ce type de travail aujourd’hui (plutôt qu’en un chœur amateur qui chanterait toujours les mêmes partitions : Requiem de Fauré, Requiem de Mozart…). C’est plus satisfaisant pour eux de chanter des œuvres composées sur mesure pour eux ! Les mondes amateur et professionnel doivent pouvoir se parler. Mon Grand Chœur d’amateurs me suit depuis 10 ans, et ils embarquent avec moi dans tous nos projets. Ça marche !

Un peu d’actu pour finir ?

Nous avons effectivement plusieurs projets en ce moment :

  • Le premier consiste à se produire à la Biennale d’art contemporain de Venise ! Le programme s’appelle Pure Voices. Lucia Ronchetti (Directrice de la Biennale Musicale de Venise) m’a demandé de créer un programme mettant en avant les sons du Chœur, sans sémantique textuelle. C’est ce qu’on appelle de la musique absolue. Nous y retrouverons Arvo Pärt et son tintinnabulisme, ainsi que Justė Janulytė avec une pièce dans l’esprit d’un Requiem pour les victimes du premier bombardement atomique. Le son d’une explosion y sera recréé en direct. Enfin, il y aura une pièce a cappella de Santa Ratniece où nous utiliserons des sifflements et des effets vocaux pour illustrer un lac aride. Nous créerons le spectacle à Venise le 30 septembre, mais nous allons avoir très envie de le donner ailleurs !
  • Le deuxième, c’est Boolo. J’aime toutes les esthétiques musicales, mais j’ai un attrait tout particulier pour les musiques extra-européennes. Boolo, c’est la rencontre avec Senny Camara et les œuvres qu’elle a écrites, arrangées par Manuel Peskine. C’est le mélange de la musique sénégalaise et du chant choral. Nous avons créé ce programme dans la fanzone Afrique sur L’Île-Saint-Denis pour les JO. 
  • Et puis, cela n’a rien à voir, mais j’adore l’orgue ! C’est un instrument qui résonne avec le lieu où il est installé. C’est un instrument au son pur. Un jeune organiste a été nommé à l’église Saint-Sulpice de Paris, Karol Mossakowski, et selon la tradition, il doit composer quelque chose pour les deux orgues Cavaillé-Coll de l’église. À cette occasion, nous présenterons en première partie une Messe de Charles-Marie Widor chantée par mon Grand Chœur Amateur. C’est un projet qui ressemble à Sequenza 9.3, et qui me tient très à cœur.
Sur le même thème

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Vidêos Classykêo

Articles sponsorisés

Nos coups de cœurs

Derniers articles

Newsletter

Twitter

[custom-twitter-feeds]