DANSE – Avis aux nostalgiques : le London City Ballet, qui a fait la joie de la monarchie britannique des années 80-90 (et oui, on parle bien de Diana) est de retour sur la scène internationale. Pour cette première « nouvelle » tournée, il passe par le Joyce Theater de New York avec un programme entre hommage et (pas si) nouveaux classiques.
Le cap des trente ans
Pour la plupart des danseurs classiques, la carrière se déroule entre les vingt et les quarante ans, une vingtaine d’années au cours desquelles le danseur va se former, s’épanouir (la trentaine), puis se préparer à s’arrêter. Pour le London City Ballet, les trente ans s’annoncent davantage comme une renaissance. Absent depuis le milieu des années 90, la compagnie fait son grand retour avec douze jeunes danseurs internationaux et un directeur artistique habitué des compagnies de danse classique, Christopher Marney.
La compagnie britannique choisit ici un retour aux fondamentaux (britanniques) en rappelant le bon souvenir d’une autre trentenaire trop vite disparue, et qui fut la patronne principale de la compagnie à ses heures de gloires passées, la Princesse Diana. Le come back du London City Ballet s’accompagne en effet d’images d’archives où l’on voit la princesse britannique auprès des danseurs.
Vieux jeu ?
Si beaucoup de choses ont changé au Royaume-Uni depuis ce temps là, la danse peut-être pas. Le programme mêle ici pièces du répertoire en tutu à la Balanchine (Larina Waltz d’Ashley Page, créé en 1993) et créations néoclassiques, comme Consolations & Liebestraum de Liam Scarlett (2009) ou Five Dances, toute nouvelle création d’Arielle Smith (2024) sur la musique de John Adams. Le nouveau directeur Christopher Marney n’est pas en reste en donnant sa création Eve de 2022, dans la veine narrative de la danse néoclassique britannique.
« We begin by looking back » (on commence par regarder en arrière) nous dit Christopher Marney dans son avant-propos. Rien de surprenant donc si en cherchant à se rapprocher de ses propres classiques, le London City Ballet marque une modernité… un peu dépassée. Les jeunes danseurs, passés par des écoles internationales, tentent tant bien que mal de se faire à ce style, mais l’exercice est parfois un peu scolaire, comme une chanson un peu trop répétée. On remarque pourtant la fougue d’Arthur Wille, surprenant d’énergie et de brio dans les Five Dances.
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Dans le terrain révolutionnaire qu’est la côte Est américaine, on jette alors un regard songeur sur les belles années de la monarchie britannique, et de sa danse. Mais comme les membres de la Royal Family l’ont appris, il faudra peut-être se départir dans la force (ici dansée) de quelques-unes de ses habitudes pour enfin entrer dans la modernité.