SPECTACLE – Après avoir conquis le château de Maisons à Maisons-Laffitte et d’autres châteaux en France, le spectacle immersif « La Belle et la Bête » débarque enfin en plein cœur de Paris, au Grand Hôtel des Rêves du 25 septembre au 10 novembre 2024. Une petite révolution dans notre façon d’appréhender le spectacle vivant et le rendre accessible à tous.
Le théâtre immersif, nouveau genre à mi-chemin entre l’Escape Game et le spectacle vivant, connaît un essor fulgurant ces dernières années. Et quoi de mieux que de choisir un hôtel particulier construit au XVIIIème siècle en plein cœur de Paris pour accueillir cette expérience immersive, où le spectateur, plongé au cœur de l’action devient partie intégrante de l’histoire. La Belle et la Bête, présentée à l’Hôtel Le Brun dans le Quartier Latin illustre parfaitement ce cadre intime. Cet hôtel, jadis habité par de peintres illustres (Antoine Watteau ou Elizabeth Vigée Le Brun), change de nom, devient « Le Grand Hôtel des Rêves » et se métamorphose en un labyrinthe théâtral et musical. Dès son arrivée, le spectateur revêt une cape, donnée par un groom vêtu de bleu et d’or : immersion imminente.
L’Histoire de l’histoire…
L’aventure débute avec une mise en contexte par le personnage du roi de France, Henri II. Il nous raconte la vraie histoire de la Belle et la Bête, celle de Pedro Gonzalez, un homme de cour atteint d’hypertrichose, un dérèglement génétique provoquant une croissance anormale des cheveux sur le visage et d’autres parties, mais qui ne l’empêcha pas d’épouser une jolie femme sans dote, nommée Catherine. Cette histoire aurait inspiré le conte popularisé en 1740 par Gabrielle-Suzanne de Villeneuve et abrégé en 1756 par Jeanne-Marie Leprince de Beaumont. L’histoire du conte pour faire simple est celle d’une très belle fille courageuse Belle, qui en tentant de sauver son père, tombe amoureuse d’une Bête … car elle se rend compte que sous cette fourrure se cache un noble cœur.
Usine à rêves
Sur plus de 1000 m2 de décors, en suivant le personnage de Belle, les spectateurs déambulent d’une pièce à l’autre sur une bande sonore immersive. Chaque pièce, minutieusement décorée, nous plonge dans une nouvelle facette du récit : l’atelier de l’horloger aux 350 pendules authentiques, le jardin d’hiver, la bibliothèque, la chambre aux portraits magiques, la garde-robe, la fastueuse salle à manger… Les décors, d’une richesse stupéfiante, mêlent papiers peints d’époque, objets chinés et costumes somptueux. Et de 10h du matin à minuit, du mercredi au dimanche, les acteurs enchaînent les représentations pour nous faire vivre l’émotion de ce conte de fées, sans jamais faiblir.
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L’immersion est totale, orchestrée par une mise en scène millimétrée. Les effets sonores ponctuent le récit, tandis que les jeux de lumière et la fumée créent une atmosphère tantôt inquiétante, tantôt féérique. Par exemple quand après un coup de tonnerre, une porte s’ouvre et laisse échapper une fumée de blanche. Ce type d’effets spéciaux fait son petit effet. Mais le point d’orgue : le bal final où la Belle et la Bête dansent et scellent leur amour en chanson sous des lustres de cristal.
Cette formule innovante, particulièrement adaptée aux tout-petits, offre une initiation ludique et organique au théâtre, à la musique et à la danse. En une heure à peine, petits et grands vivent une expérience participative, intimiste et captivante, jouant avec les codes traditionnels du théâtre. Finis le temps où l’on restait gentiment assis dans son fauteuil. Une petite révolution pour consommer le spectacle vivant d’une façon ludique.