Rien qu’une nuit avec Sergio Bernal

DANSE – Le Joyce Theater reçoit cette saison la compagnie Sergio Bernal, pour un spectacle au plus proche de son danseur et créateur éponyme. On passe « une nuit avec Sergio Bernal », ses deux danseurs et ses musiciens, entre identité flamenco, et joli hommage dansé.

Signé Sergio
© Massi Modanza

Il faut bien une certaine dose de vanité et de confiance en soi pour donner à son spectacle son propre nom, mais cela n’effraie pas Sergio Bernal. L’ancien danseur du Ballet National d’Espagne, formé à la danse classique comme au flamenco, est bien là pour affirmer, et s’affirmer. Sergio Bernal roulerait-il des mécaniques ? Peut-être, mais ce n’est pas si grave quand on observe une telle précision technique – dans tous les genres -, et surtout les sourires d’un public béat (et presque en extase face au nouveau boléro). Taylor Swift ? Que nenni, ici on a Sergio Bernal.

Si l’on en oublierait presque ses deux danseurs, Cristina Cazorla et Carlos Romero, et les trois musiciens sur scène, Daniel Jurado, Désiré Paredes, et Javier Valdunciel (sur des compositions de différents artistes), c’est bien que Sergio Bernal les éclipse tous. On a d’yeux que pour lui, l’émotion de ses entrées succédant à l’angoisse provoquée par ses sorties… il nous manque déjà.

Amour à mort
© Antonio Sollazzo

Dans un programme très personnel, où presque toutes les chorégraphies ont été faites par Sergio Bernal lui-même, on découvre ainsi onze pièces qui nous font découvrir un certain répertoire flamenco ancré dans une tradition (Farruca, Zapateado de Sarasate, bulerias, etc/), mais aussi une inspiration hispanique plus générale (Always Lorca), ou encore des hommages à la danse qui a rendu Sergio Bernal célèbre, à l’image du Cygne, sur la musique de Camille St-Saëns, moment de gloire mais aussi adieux à un certain style pour le danseur classique. Bernal et ses deux danseurs, Cristina Cazorla et Carlos Romero, mêlent ainsi la narrativité et l’expressivité du flamenco, forme de l’émotion intense par excellence, à une certaine grâce du ballet, tout en harmonie. On glisse alors de l’un à l’autre sans jamais se perdre.

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Face au panache de la performance de Sergio Bernal, c’est justement peut-être ici que se cache la tendresse des autres artistes sur scène, et l’on note le duo féminin Cristina Cazorla / Desiré Paredes, qui transforment l’ « orgie » (première pièce) en un moment où le fameux duende, l’esprit du flamenco, se cache derrière une tendresse ardente. On plonge alors avec les interprètes et Sergio Bernal pour une catharsis non grecque mais cette fois bien à l’espagnole. Après une telle nuit, le retour à la réalité sera douloureux.

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