L’Ukraine…des neiges !

DANSE – Pour les vacances de Noël, le Théâtre des Champs-Élysées accueille le ballet de l’Opéra National d’Ukraine, pour une adaptation chorégraphique de La Reine des neiges, le célèbre conte d’Andersen. Ah oui, et c’est aussi un Disney…

En décembre 2022, l’accueil du ballet et de l’orchestre de l’Opéra National d’Ukraine pour Giselle avait été l’un des évènements marquants au Théâtre des Champs-Élysées. Chaque représentation avait été chargée d’une émotion intense, culminant lors de la dernière soirée où le public s’était spontanément levé pour l’hymne ukrainien. Deux ans plus tard, malgré la situation toujours précaire à Kiev, la troupe poursuit sa mission artistique avec une détermination admirable. C’est donc avec enthousiasme que le Théâtre des Champs-Élysées les accueille à nouveau pour les fêtes de fin d’année pour cette Reine des neiges, portée par un riche panorama musical alliant les compositions de Grieg, Massenet, Offenbach, Johann Strauss et Berlioz.

Comment ça, pas de bonhomme de neige ?

Créé en 2015 par Aniko Rekhviashvili, ce ballet en deux actes transpose sur scène l’un des plus célèbres contes de Hans Christian Andersen. Loin de l’adaptation Disney, ce ballet renoue avec le récit original et nous plonge dans une histoire d’amitié mise à l’épreuve par une femme maléfique qui possède des pouvoirs surnaturels. 

C’est l’histoire de deux amis inséparables, Kay et Gerda, qui voient leur vie basculer le jour où le miroir maléfique de méchants trolls est brisé par la Reine des Neiges. Doté du terrible pouvoir de transformer le beau en laid et de sublimer la laideur et le mal, ses éclats se dispersent sur la Terre. Malheureusement Kay est touché par deux fragments : l’un dans l’œil et l’autre dans le cœur. Il se détache de ses proches, devient froid, insensible et méprisant et suit la Reine des Neiges dans son palais de glace, avec la promesse d’une vie sans souffrance. Refusant d’abandonner son ami à ce sort cruel, Gerda s’engage dans une quête périlleuse à travers des royaumes merveilleux peuplés de créatures fantastiques. Son voyage est parsemé d’obstacles, de doutes et de chagrins, mais la jeune fille puise sa force dans des vertus éternelles : le courage, l’amitié et plus puissant encore, l’amour, of course… Sa détermination suffira-t-elle à retrouver Kay et à raviver la joie dans son cœur gelé ? Pourra-t-elle sauver son ami d’enfance contraint de grandir trop vite sous l’emprise de la Reine des Neiges ?

Conte défait

Fidèle à la grande tradition du ballet romantique et féérique, cette production enchante par ses toiles peintes évocatrices qui nous transportent d’une pittoresque place du village à un jardin enchanté, en passant par un campement de gitan animé. Ce tableau se distingue particulièrement par son approche contemporaine, où des jeux de lumières vertes créent une atmosphère résolument moderne, contrastant avec l’esthétique enchantée du reste du ballet.

© Ksenia Orlova

Si la narration manque parfois de fluidité – le livret devient alors un précieux allié – la magie opère grâce à des costumes particulièrement réussis, notamment ceux des méchants trolls et des décors qui séduisent autant les enfants que les adultes.

Le Ballet de l’Opéra National d’Ukraine, déjà remarqué lors de leur remarquable interprétation de Giselle, livre une prestation à la hauteur. Dans le rôle-titre, la danseuse étoile Iryna Borysova incarne magistralement une Reine des Neiges alliant puissance et froideur. Le duo formé par Yaroslav Tkachuk (Kay) et Tetiana Lozova (Gerda) impressionne par sa justesse et sa complicité scénique, malgré quelques passages légèrement soporifiques et certaines faiblesses dans l’interprétation dramatique. Mais qu’importe, le résultat est bien là. 

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L’émotion qui envahit le Théâtre des Champs-Élysées dépasse le cadre artistique, pourtant remarquable. Elle naît de l’admiration pour ces artistes qui, malgré la guerre qui ravage leur pays depuis des années, continuent à faire vivre leur art avec une détermination exemplaire. Leur présence à Paris, rendue possible grâce aux équipes de TranscenDanses et du Théâtre, témoigne de cette résilience extraordinaire. 

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